Résumé
À Potosi, en Bolivie, nous voilà plongés dans les tréfonds obscurs d’une mine. Et cette obscurité ne s’éclairera pas, ou très furtivement, et encore, d’une lumière plutôt faite de paroles. Mais ces paroles elles-mêmes, à la différence des nombreux « films de mine », évoquent peu le labeur des travailleurs, ou de biais. Cette mine s’affiche bien davantage comme un antre archaïque, un lieu de culte païen avec ses autels lucifériens inattendus, ou comme une caverne propice à recueillir et à protéger des récits équivoques. Le trésor de cette mine, on l’aura saisi, ce n’est plus la matière précieuse extraite par la souffrance, c’est la mémoire de la souffrance elle-même, jusqu’à la possibilité incongrue d’y accueillir des touristes.