
Philippe Rouy
Biographie
Philippe Rouy réalise des films entre essai documentaire et art vidéo. À partir de mars 2011, il se consacre à une trilogie autour de la catastrophe nucléaire de Fukushima : 4 bâtiments, face à la mer (2012), Machine to Machine (2013), et Fovea centralis (2014). Réalisé à partir des images produites par l’industrie nucléaire japonaise elle-même, cet ensemble a été présenté, entre autres, au FIDMarseille, Cinéma du Réel (Paris), Mumbai Film Festival (Bombay), Torino Film Festival (Turin), UnionDocs (New-York,) Arts Catalyst (Londres), FICUNAM (Mexico), etc. Depuis, sa recherche cinématographique est essentiellement tournée vers le Japon.
Projet de résidence
Archipel, 6852
Archipel, 6852 est un projet qui s’intéresse aux traces laissées par un collectif de filmeurs japonais formé immédiatement après la catastrophe nucléaire de Fukushima : Ukishima Collective. Anticipant l’évacuation totale d’un Japon rendu inhabitable par de futurs désastres nucléaires, Ukishima Collective est né d’une ambition hors norme : filmer les 6852 îles de l’archipel japonais avant sa désertification. Dans son manifeste publié en 2011, le groupe écrivait : « À l’incommensurable de la catastrophe anthropologique, nous opposons l’immensité de notre désir cinématographique. Des centaines d’heures d’images contre des millénaires d’absence. » Très actif pendant trois années, Ukishima Collective n’a plus émis aucun signe attestant de son existence depuis 2014.
Archipel, 6852 envisage de raconter l’histoire quasi-clandestine de ce collectif confronté à la démesure de son ambition artistique et politique dans un Japon contemporain pour qui la catastrophe semble déjà loin. Il reprendra partiellement le projet d’Ukishima Collective en filmant, à son tour, l’insularité japonaise. Il explorera les voies par lesquelles le cinéma peut se saisir d’un paysage, de ses temporalités, de ses beautés, et des tensions qui le traversent, avant qu’il ne soit définitivement soustrait à notre regard.