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Résidences d'auteurs en France 2024-2026
From 01 mars 2024 to 01 mars 2026
Résidences d’autrices et d’auteurs en France, 2024-2026 : découvrez les 8 lauréats !
La résidence d’écriture Livres des deux rives invite huit autrices et auteurs installés en Algérie, en Égypte, au Liban, au Maroc et en Tunisie, pour une résidence d’un mois en France, à la Cité internationale de la langue française – Château de Villers-Cotterêts.
Financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangère et piloté par l’Institut français, le projet Livres des deux rives – un dialogue méditerranéen par le livre vise à renforcer le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée par des actions de coopération autour du livre et soutenir les flux de traduction entre le français et l’arabe. Dans ce cadre, la Cité internationale de la langue française – Château de Villers-Cotterêts et l’Institut français s’associent pour proposer huit résidences d’écriture.
La phase 1 du projet Livres des deux rives (2021-2023) a mis en lumière la nécessité de donner la parole aux autrices et auteurs francophones, écrivant en français ou en arabe, installés en rive Sud méditerranéenne, pour favoriser leur visibilité en France et permettre une meilleure circulation de leurs œuvres. Ce dispositif répond à ce constat et vise à donner accès à ces nouvelles écritures au public français, et en particulier au public jeune. Ce dispositif réunira des autrices et des auteurs écrivant de la fiction, adulte et jeunesse, en langues française ou arabe, et comprendra un programme de médiation pour favoriser la rencontre de ces artistes avec les publics français.
Les huit lauréats et leurs projets d’écriture
Née en 1993 à Rabat, Rania Berrada est journaliste et écrivaine. Dans son premier roman Najat ou la survie paru en 2023 aux éditions Belfond, elle brosse le portrait d’une femme marocaine aux prises avec le chômage dans son pays, l’autoritarisme de sa famille et l’exil en France.
Elle travaille actuellement à un roman inspiré d’un fait divers se déroulant des deux côtés de la Méditerranée : durant l’été 2015, deux brillants étudiants marocains au parcours exemplaire ont tué une amie commune, à Toulouse, et ont ensuite tenté de dissoudre son corps dans l’acide. Cette affaire, en plus d’être profondément enracinée des deux côtés de la Méditerranée, est traversée de bout en bout par un thème qui était déjà au centre de son précèdent roman : la frustration et l’empêchement.
« Histoire de la frustration est un roman sur les échecs qui macèrent en soi, les désirs que l’on tait, et qui finissent fatalement par ressurgir. C’est aussi une histoire d’amour, d’amitié et de quête de soi. »
Soukaina Habiballah est l’autrice d’une œuvre conséquente qui la place aux premiers rangs de la poésie contemporaine de langue arabe.
Son projet d’écriture porte sur les prénoms et vise à montrer comment les noms des femmes peuvent servir de documents historiques et révéler des pans cachés de l’histoire. En utilisant des textes juridiques, notamment les premiers textes de l'état civil du Maroc jusqu'au dernier Code de la famille, elle construit des poèmes qui intègrent ces éléments législatifs, les transformant en une matière poétique vivante et significative.
Son projet “Sous_Kaina” poursuit le dialogue entamé avec “Nini Ya Momo”, son dernier recueil, abordant cette fois-ci la domination masculine qui commence par donner et retirer le nom de la femme, en passant par le mariage, le divorce et la langue elle-même comme produits purement masculins.
Lauréat de plusieurs concours littéraires au Bénin et dans la sous-région ouest africaine, Erroce Yanclo travaille aujourd’hui en Égypte sur un projet de roman, Asuka ou l’enquête interdite.
Son projet a pour objectif de nouer un lien entre littérature policière et culture, tout en abordant des thèmes tels que la royauté, l’occultisme, la sauvegarde des cultures, la trahison, la survie et la quête de vérité dans un cadre où les apparences sont souvent trompeuses. Son projet s'inscrit dans le genre du polar, mêlant cultures traditionnelles et intrigue policière pour dévoiler les sombres réalités cachées sous la façade éclatante de la royauté.
Ce qu’il en dit ? « Depuis des siècles, les murs des palais royaux abritent des secrets inavouables. Ils sont rares, les auteurs de polars qui osent mettre le pied dans la fourmilière des palais royaux, des réalités culturelles endogènes et de toutes les velléités qui y figurent. »
Marie Tawk, née au Liban en 1963, vit et travaille à Byblos, près de Beyrouth. Traductrice de plus de 45 romans, essais, scénarios et pièces de théâtre, elle est également écrivaine.
Son projet porte sur « Voiles sur l’asphalte » une nouvelle publiée dans le cadre d’une anthologie intitulée Beyrouth Noir, dans laquelle l’écrivaine Imane Humaydane a rassemblé autour d’elle quinze écrivains mettant en scène la capitale libanaise, avec la guerre civile (1975-1990) pour toile de fond.
Les mots de l’autrice : « Des personnages assoiffés de liberté, d’amour, cherchant à trouver un sens à leur vie si fragmentée. Des personnages déçus dans leur quête amoureuse et existentielle dans un pays meurtri par la guerre. »
Dhia Bousselmi né en 1992 est journaliste, écrivain et traducteur.
Son projet porte sur la traduction de cinq pièces sélectionnées de Molière du français vers le dialecte tunisien.
Son objectif ? « Essayer de transmettre la magie des œuvres de Molière à travers la traduction dans la langue parlée des tunisiens. Donner l'occasion aux lecteurs de découvrir ou redécouvrir les textes sous une autre angle et avec les mots de leur quotidien. »
Né en 1968 en Algérie, Mustapha Benfodil est romancier, poète, dramaturge et journaliste. Il vit et travaille à Alger. Il a publié une dizaine de livres dont cinq romans parus aux éditions Barzakh, en Algérie. Il travaille sur un recueil de nouvelles intitulé Bus 54.
Découvrez le projet à travers les mots de son auteur :
« Les nouvelles qui composent ce recueil se caractérisent par une variété à la fois de thèmes et de formes narratives. Ce sont des nouvelles « urbaines ». Dans la diversité de leurs sujets et de leurs histoires, elles traduisent chacune un pan de la vie sociale à Alger et racontent quelque chose du quotidien algérois, tantôt avec réalisme, tantôt avec un brin de fantastique et de fantaisie.
Ce recueil de nouvelles se donne pour ambition de dresser le portrait sensible d’Alger, vue par différents protagonistes. Les lieux et les situations où se déroulent ces histoires calquent l’évolution urbaine de la métropole méditerranéenne. On y trouve, pêle-mêle, des quartiers populaires, du centre-ville ou de la périphérie, des immeubles « haussmanniens », des banlieues plus ou moins chics prisées par les nouvelles classes moyennes et des villes nouvelles dominées par les « cités AADL », ce programme massif de logements étatiques cédés en leasing qui a vu de grands ensembles immobiliers pousser comme des champignons autour de la capitale algérienne.
Quant aux personnages, il y a un peu de tout : des trentenaires un peu paumés, des quadras désabusés, ou bien des personnages crépusculaires et mélancoliques qui assistent aux bouleversements de la ville avec un regard passablement apaisé. Ils exercent des métiers plus ou moins artistiques : l’une est réalisatrice de cinéma, l’autre designer et photographe, un troisième est archiviste dans le dernier journal papier de la ville... »
Acteur, metteur en scène et auteur, Ahmed a reçu plusieurs distinctions en tant que comédien et écrivain. Le journal d’un fou – un dialogue avec Rumi au travers de quatrains extraits des célèbres Rubâi’Yât – est son premier texte publié.
Son projet d’écriture porte sur les violences faites aux enfants. Il a pour objectif de briser le silence autour de ce sujet et de sensibiliser le public à travers la puissance de la fiction.
En quelques mots ? « Un enfant nous raconte ses tentatives de survie dans un pays où les violences à l’encontre des enfants auraient été légalisées. Gardé captif dans les cages de la ”Ménagerie”, privé de tout repère, il tente de survivre à n’importe quel prix. Réussira-t-il à trouver une place dans ce nouveau monde où la loi et la morale se mettent au service de la barbarie ? »
Ralph Doumit est un auteur et illustrateur franco-libanais, né en 1985 et résidant au Liban. Il enseigne l’histoire de la bande dessinée à l’Académie Libanaise des Beaux-Arts. Il a publié plusieurs romans et albums illustrés au Liban, et en France aux éditions hélium. Il travaille à la suite de son roman Que fait-on quand il pleut ? Le récit de ce roman met en scène une ville peuplée d’animaux et, en particulier, l’un d’entre eux, Otto, un oiseau migrateur.
Les mots de l’auteur : « Lorsqu’il était enfant, ses parents racontaient à Otto l’histoire des Oiseaux-Éléphants qui vivaient dans la région du Pays Chaud il y a longtemps. Les oiseaux-éléphants, lui disait-on, avaient disparu depuis belle lurette.
Le souvenir lointain de leur existence le fascinait. Il rêvait de ces êtres à la fois proches de lui mais si différents. Il les dessinait souvent. Un jour, lors de ses jeux d’enfants avec ses amis du pays chaud, il lance une bouteille à la mer contenant un dessin qu’il avait fait, représentant l’un de ces oiseaux-éléphants. Or quelques temps plus tard, il reçoit, en réponse à sa bouteille, un dessin représentant ces oiseaux-éléphants sur une île.
Otto en est certain : quelqu’un essaye de le guider sur cette île, sur les traces des oiseaux-éléphants. Et si les oiseaux-éléphants existaient toujours et que c’était justement l’un d’eux qui lui indiquait où le trouver ? »
Contacts
Cité internationale de la langue française – Château de Villers-Cotterêts
Institut français
Notre partenaire
La Cité internationale de la langue française a ouvert ses portes le 1er novembre 2023 au cœur du château de Villers-Cotterêts dans l’Aisne, entièrement restauré. Là même où François Ier signa un de ses actes les plus fameux : l’ordonnance dite de Villers-Cotterêts, par laquelle le français devint la langue officielle du droit et de l’administration, là aussi où Molière joua son Tartuffe censuré à Paris, là où vécu Alexandre Dumas...
Lieu culturel entièrement dédié à la langue française et aux cultures francophones, la Cité a pour ambition de partager et faire aimer au plus grand nombre une langue vivante, réinventée par tous ceux qui la pratiquent de par le monde.
Son parcours de visite de 1200m2, sa riche programmation culturelle déployée dans des salles d’exposition temporaire, une salle de spectacle, des cours et un jardin, son café, sa librairie, les espaces partagés pour des activités associatives et des ateliers d’artistes... font de la Cité un lieu de vie pluridisciplinaire, local et international, ouvert à toutes et tous, au cœur d’un écrin de verdure unique, la forêt de Retz.
La Cité accueille des résidences artistiques et de recherche scientifique tout au long de l'année, permettant d’explorer et de partager les multiples facettes de la créativité francophone.
Le programme de résidences bénéficie du soutien de la Fondation Jean-Luc Lagardère.