J'improvise parce que je l'ai fait une fois et que je me suis sentie bien : j'ai été surprise par les choses que j'avais à dire dans cette situation.

Le travail de l’onde

Née à Paris, Nadia Ratsimandresy a découvert la musique et l’onde Martenot dans la classe de Françoise Pellié-Murail à Evry. Diplômée du CNSMDP, elle se consacre au spectacle vivant et à la musique de chambre et crée, en parallèle, un répertoire inédit en solo pour onde et traitement électronique en temps réel. Par la suite, elle se met à composer des pièces instrumentales, notamment pour le théâtre et la danse. Parmi ses collaborations, elle travaille sur le spectacle Sweet Dreams are made des chorégraphes I. Schad et S. Aughterlony en 2009, ainsi que pour la compagnie Mabel Octobre de J. Depaule. Elle s’engage ainsi dans une démarche de création double en commandant des œuvres pour son instrument et électronique en temps réel, tout en composant pour le film et pour instrumentarium. 

Tout au long de sa carrière, Nadia Ratsimandresy a partagé la scène avec Cécile Thévenot, Okkyung Lee, Maria Chavez ou encore Paul Pignon. Sa route a également croisé celle de nombreux autres compositeurs comme Régis Campo, Jean-Marc Chouvel, Benjamin de la Fuente, Sophie Lacaze, mais aussi Tristan Murail. Elle a aussi collaboré sur quatre spectacles avec la metteuse en scène Judith Depaule avant de mettre en musique le travail des chorégraphes Simone Aughterlony et Isabelle Schad. Membre d’Art Zoyd et de Krumbuktus, elle est parallèlement professeur d’enseignement artistique d’onde au conservatoire à rayonnement régional de Boulogne-Billancourt. 

Une artiste complète

Nadia Ratsimandresy incarne une figure d’artiste complète, qui crée une prise de parole singulière, où les musiques de création sont diverses et proposent un renouvellement des expressions, ainsi que des langages. Elle accorde une importance évidente au geste avec un corps conscient traversé par l’émotion et une connexion indispensable accordée au ressenti intérieur. Par ce biais, l’artiste imagine un univers sonore marqué aux textures et aux idées de développement ambitieuses. 

À travers ses compositions, Nadia Ratsimandresy parle d’émancipation, qu’il s’agisse de l’émancipation des corps sociaux, du répertoire classique ou encore des textures, des sons, mais aussi des langages. Son travail de composition est également nourri par ses collaborations régulières, où elle met en exergue l’interaction entre l’émotionnel et les pratiques instantanées. 

Une directrice soutenue par l’Institut français

Co-directrice de la compagnie lozérienne AnA, Nadia Ratsimandresy a été lauréate du programme PARI (Parcours d’Accompagnement et de Réflexion sur l’International) à ses côtés, en partenariat avec la musicienne Annabelle Playe, en 2023. Co-financé par le ministère de la Culture et l’Institut français, ce programme permet l’amorçage ou le redéploiement d’une stratégie à l’international des structures accompagnées dans les domaines des arts de la scène, de la musique et des arts visuels autour de cinq axes principaux : la mobilité artistique, la mise en réseau, la coopération culturelle, la transmission et la diffusion.

En mars 2025, Nadia Ratsimandresy est devenue directrice générale de GRAME, qui a bénéficié du soutien de l’Institut français en 2024 pour des résidences croisées. L’Institut français a ainsi soutenu un échange avec l’Argentine. Deux binômes d’artistes, composés respectivement d’un artiste argentin et d’un artiste français, ont travaillé ensemble lors de deux temps de résidence, en France et en Argentine.