On a souvent tendance à oublier le corps dans nos sociétés, moi ce qui m’intéresse c’est vraiment la démarche d’unification, une vision globale et holistique de l’être, que ce soit son âme, son corps, son esprit, son mental.

Une spécialiste des peuples autochtones

Anthropologue, journaliste, autrice, éditrice, consultante, formatrice et conférencière, Sabah Rahmani est une spécialiste des peuples autochtones. Née en France, de parents immigrés marocains, arabo-berbères, elle a grandi dans une petite ville du Perche avant de déménager à Paris pour des études en biologie. Alors qu’elle rêve de devenir ingénieure forestière, elle se dirige finalement vers des études de sociologie et d’anthropologie. Elle fait notamment des études de terrain dans des communautés autochtones Aymara, des Amérindiens de Bolivie, et se spécialise sur le rapport Homme-Nature dans les Andes centrales.

Après avoir été diplômée en anthropologie à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris III, elle se forme en journalisme presse audiovisuelle au Centre de formation pratique de journalisme. Depuis plus de vingt ans, elle travaille sur la question des peuples racines et réalise de nombreux reportages auprès de communautés autochtones. Conseillère à la rédaction de la revue Natives, elle est également directrice de la collection Voix de la Terre chez Actes Sud et auteure du livre Paroles des peuples racines. À travers ses différentes actions, elle entend vulgariser l’anthropologie, les connaissances anthropologiques et la relation à la nature, à la fois dans les cultures des peuples autochtones et les cultures européennes.

Du journalisme d’impact

Grâce à la richesse de sa double culture, Sabah Rahmani tente de créer un meilleur monde pour demain, qui puisse être, à la fois, plus respectueux de l’environnement et de la Terre, mais aussi des hommes et des femmes qui les peuplent. Elle s’intéresse tout particulièrement aux racines, à l’identité, ainsi qu’à l’altérité. Son travail explore l’échange qui existe dans la rencontre avec soi et avec l’autre, tout comme la manière dont elle invente quelque chose de libérateur pour chacun. 

Avec Kaïzen, elle mène un journalisme d’impact, qui vise à donner l’information des solutions. Par son intermédiaire, la journaliste entend informer des initiatives citoyennes, locales, qui sont peu évoquées mais demeurent réelles. Elle s’intéresse, par ailleurs, à la démarche indispensable de reconnexion à la nature, ainsi qu’à l’intelligence sensible, aussi importante à ses yeux que l’intelligence rationnelle et mentale. 

Un essai littéraire encadré par le programme MIRA 

Sabah Rahmani est lauréate du programme MIRA (Mobilité internationale de recherche artistique) dans la section littérature en 2024. Ce programme appuie les artistes dans leurs démarches de recherche à l’international et a été pensé pour des artistes français ou étrangers résidant en France depuis plus de cinq ans, qui souhaitent effectuer ou approfondir une recherche dans un ou plusieurs pays pour une durée minimum d’un mois. Au total, depuis 2023, plus d’une centaine de lauréats a bénéficié du soutien du programme. 

L’autrice vient de rentrer d’une mobilité pour recherche artistique au Chili dans le cadre de son projet d’écriture “Apprendre à être Terre, pour apprendre à être soi”. Par cet essai littéraire et poétique, elle offre la voix à une autre manière de voir et de vivre avec le monde, en lien avec des représentants du peuple autochtone Mapuche. En avril 2025, elle est invitée à Rabat par l’Institut français du Maroc dans le cadre du Salon international de l’édition et du livre autour du thème du “vivant” afin d’y présenter son livre Paroles de peuples racines, Plaidoyer pour la Terre.