Le lauréat de la Villa Kujoyama Julien Guinand expose "Presqu'île" à Cherbourg
Published on 22 April 2025
Diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles en 2000, le photographe Julien Guinand travaille sur les espaces et les paysages par le biais d’une technique documentaire et expérimentale. Lauréat de la Villa Kujoyama en 2017 en duo avec Tadashi Ono, il évoque régulièrement la catastrophe et l’effondrement. Il présente aujourd’hui une exposition personnelle, Presqu’île, du 30 mars au 7 septembre 2025 au Point du Jour à Cherbourg.
La trame du monde, je la vois. Il suffit que le regard se libère, c’est-à-dire cesse d'accommoder. La perception aiguë, désintéressée, objective du réel est la plus forte hallucination possible.
Un photographe au regard percutant
Né le 12 avril 1975 à Lyon, Julien Guinand est artiste photographe, membre de la scène française de l’art contemporain. Diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles en 2000, il a également suivi des études de lettres, de musique et d’arts plastiques. Depuis 2007, il enseigne à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon et a cofondé l’école de photographie Bloo en 2009 dont il a été le directeur jusqu’en 2018. Parallèlement, il intervient régulièrement dans des écoles d’art et des universités. En 2016, il est lauréat d’une commande nationale du Cnap : Les Regards du Grand Paris et devient, l’année suivante, résident à la Villa Kujoyama à Kyoto. Il a notamment bénéficié du soutien de la Fondation des artistes pour ce projet lancé au Japon.
Nommé Two mountains, ce projet documente la fabrique et la destruction du paysage dans le Japon contemporain et a fait l’objet d’un livre publié aux éditions Hatje Cantz Verlag en 2021, ainsi que d’une importante exposition au Musée des Beaux-Arts de Chambéry en 2022. Deux ans plus tard, Julien Guinand obtient le Soutien à la photographie documentaire contemporaine du CNAP pour un nouveau projet autour du nucléaire au Japon et démarre une nouvelle résidence avec le Musée d’Art et d’industrie de Saint-Etienne, qui devrait déboucher sur une exposition en 2026. Son travail est, par ailleurs, présenté depuis plus de vingt ans dans des centres d’art, galeries et autres foires internationales. Il a participé à plus de 50 expositions personnelles et collectives en France et à l’international. À ce jour, il est représenté par la Galerie Françoise Besson à Lyon depuis 2015.
Capter les espaces et les paysages
Julien Guinand mène un travail photographique documentaire et expérimental pour lequel il investit le territoire dans des lieux où se jouent une histoire sociale et environnementale. Il s’intéresse, dès lors, aux espaces et aux lieux de paysage. Parmi ses thématiques fétiches, on peut citer la catastrophe, l’effondrement, mais aussi la subsomption de la nature. Dans sa pratique régulière, il accorde une importance spéciale aux sujets présents sur ses photographies pour décrire la tension entre document et image-objet.
À l’origine de ses œuvres, Julien Guinand capte les paysages marqués par l’activité humaine, les éléments de la nature, tout comme les forces visibles et invisibles, ainsi que les traces du temps. Il produit, en complément, des vidéos et des conceptions sonores, qui viennent s’inscrire en écho à ses images, tout en complétant les documents et les archives qu’il collecte minutieusement lors de ses sessions.
Une exposition au Point du Jour
Depuis 2007, Julien Guinand mène plusieurs projets de recherche photographique en Asie du Sud-Est et a participé à Photoquai 2009, la Biennale du Musée du Quai Branly, en tant que commissaire d’exposition. Lors de sa résidence dans le cadre de la Villa Kujoyama à Tokyo, il a poursuivi, en compagnie de Tadashi Ono, une recherche sur l’aspect japonais de la conception d’espaces extérieurs.
Avec la Soutien à la Photographie documentaire contemporaine du CNAP et l’Aide à l’acquisition de matériel de la Région Auvergne Rhône-Alpes, il présente aujourd’hui une exposition personnelle, Presqu’île, du 30 mars au 7 septembre 2025 au Point du Jour à Cherbourg. Il y étudie les relations entre La Hague et Rokkasho, deux péninsules, réunies dans une chambre d’écho avec photographies et séquences filmiques.
Timeline
La Villa Kujoyama
La Villa Kujoyama est un établissement artistique du réseau de coopération culturelle du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Relevant de l’Institut français du Japon, elle agit en coordination avec l’Institut français et bénéficie du soutien de la Fondation Bettencourt Schueller, qui en est le mécène principal.
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