
DIMA MATTA
Théâtre
La structure hôte
LES RENCONTRES À L’ÉCHELLE – B/P
Les Rencontres à l’échelle – B/P, structure résidente de la Friche Belle de Mai à Marseille, développe un projet artistique et culturel dédié à la création contemporaine internationale et émergente. Soutenant des démarches et des formes artistiques en prise avec la société et porteurs d'un récit d'altérité, le projet déploie un imaginaire ouvert sur le monde à partir des résonances locales. L'accompagnement des projets artistiques- par la production, l'accueil en résidence et la programmation- se fait en coopération avec un réseau d'opérateurs internationaux.
La lauréate
DIMA MATTA - Théâtre
Dima Matta est écrivaine, actrice et metteuse en scène basée à Beyrouth. Elle est diplômée l'université Rutgers en écriture créative en tant que boursière du programme Fulbright. Elle coproduit des festivals et des ateliers centrés sur le théâtre arabe, mettant en avant les voix des femmes et de la communauté LGBTQ : "Arab Voices : Stories of Palestine" (coproduit avec Catherine Coray et Aliya Khalidi, 2018 ; "Women Theatremakers : Playwriting Workshop (coproduit avec Aliya Khalidi, Sahar Assaf et May Adra, 2021). En 2018, Dima Matta commence à écrire sa première pièce "Ce n'est pas un script mémorisé, c'est une histoire bien répétée", une performance autobiographique sur la queerness et sa relation avec Beyrouth. Elle achève cette pièce en février 2020 au Zoukak Theatre à Beyrouth, et la joue à l'université de New York, au festival Shubbak et au festival Outburst Queer Arts.
Le projet de résidence
AN UNCURATED WORLD
"An Uncurated World" (titre provisoire) est une pièce sur deux femmes qui ont vécu une relation toxique et abusive. Cette pièce n'est pas un dialogue. Les deux personnages s'adressent au public, et ne s'adressent jamais l'un à l'autre. Elles racontent chacune une histoire, mais pas toujours la leur. L'une d'elles est un amalgame de deux autres personnages, et nous ne savons jamais quand elle est laquelle. Est-ce important ? Cela changerait-il la façon dont nous pensons à elle/ils ? Cela nous rendrait-il plus ou moins sympathiques ? À qui faisons-nous confiance ? Ces deux femmes sont-elles des narrateurs fiables si elles se contredisent toutes les deux parfois ? Qui dit la vérité ? Est-ce important ? Plus précisément peut-être, il ne s'agit pas d'une enquête sur la fiabilité des narrateurs, mais plutôt sur celle de la mémoire. C'est la mémoire qui fait d'eux des menteurs honnêtes. Nous vivons un événement. Lorsque nous nous en souvenons, nous évoquons le souvenir de cet événement. La deuxième fois que nous nous en souvenons, ce sera le souvenir du souvenir de l'événement, et ainsi de suite, jusqu'à ce que les faits cèdent la place aux impressions, et que la vérité devienne ce qui convient au récit. Mais ces personnages ne nous demandent jamais de leur faire confiance, ils ne sont peut-être même pas sûrs de demander quoi que ce soit au public, sauf peut-être d'écouter. Cette pièce est une histoire queer, tant par son contenu que par sa structure. Elle refuse la linéarité, démonte les attentes et remet en question les définitions hétéro-patriarcales de la violence entre partenaires intimes. Michelle Tea, dans son livre "Against Memoir", écrit : "Aimer les pédés, c'était aimer les dégâts. [...] Pendant un certain temps, il n'était pas possible d'avoir un amour homosexuel qui ne soit pas d'une certaine manière endommagé ou défini par les dommages subis, même s'il luttait désespérément contre ces dommages." Il pourrait s'agir d'une pièce qui tente de lutter contre les dommages, ou d'une pièce qui raconte l'histoire de quelques moments d'amour homosexuel, et qui se demande comment nommer les moments intermédiaires.
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