
Karin Schlageter
Biographie
Diplômée du Master « Arts et Langages » de l’EHESS en 2011, Karin Schlageter (*1988, FR-CH) est commissaire d’exposition indépendante. De 2010 à 2018, elle est membre du comité de rédaction de la revue française de « cultural studies » Poli-politique de l’image. En 2013-2014, elle est en résidence au sein du programme Le Pavillon Neuflize OBC au Palais de Tokyo à Paris. En parallèle de son activité de commissaire d’exposition, elle a travaillé dans plusieurs galeries d’art contemporain, entre autres : Mehdi Chouakri, Berlin, Samy Abraham, Paris, et Bugada & Cargnel, Paris. De 2017 à 2019, elle travaille régulièrement pour le CACC – Centre d’art contemporain Chanot, Clamart (92). En 2019 elle est directrice par intérim du centre d’art contemporain Les Capucins à Embrun (05). En 2020 elle est lauréate d’une bourse de recherche du Cnap en association avec la Cité internationale des arts à Paris.
Projet de résidence
Les pistes perdues / le temps retrouvé. Être artiste et faire monde dans le Japon contemporain
« Les pistes perdues / le temps retrouvé » est un projet de recherche qui s’articule autour des héritages du vernaculaire et des arts traditionnels dans la création contemporaine Japonaise à partir de la question cruciale : « Comment (se) figurer le monde ? ». Cette formule suggère le principe de performativité des propositions artistiques et poétiques, l’idée que l’art permet de rendre tangibles les virtualités à même le monde, voire de les réaliser. L’approche privilégiée ici, s’appuie sur une anthropologie « élargie » aux végétaux, aux animaux, au monde minéral, facilitée par la souplesse du concept de « sujet » dans la langue et la culture japonaise. Comme celui-ci n’y est pas l’apanage de l’humain, il rend l’opposition « nature/culture » (si chère à la tradition philosophique occidentale) absolument caduque, et permet ainsi de renouer avec notre capacité à s’intégrer au monde, à être dans et avec le monde, à y participer, à être attentif à sa respiration. La mise en œuvre de ce principe se produit dans la (ré-)appropriation de nos environnements par la création artistique, ainsi que dans la préservation et la transmission des savoirs liés à ceux-ci, c’est-à-dire en faire usage, et ainsi passer de spectateur à acteur. L’intérêt pour le vernaculaire se trouve aujourd’hui réactualisé par l’urgence climatique – non pas dans l’idée d’un patrimoine figé, étatique ou politique, mais plutôt celle d’un patrimoine commun, façonné par les artistes et par le temps. Et ce passage à l’acte ne se produit pas dans la solitude. Au contraire, il découle de la mise en commun des mémoires et leur prise de forme collective dans le contemporain.





