Je ne cherche jamais des thématiques loin de moi alors que juste à côté, il y a des voiles qui méritent d’être levés.

La passion de l'image

Aïcha Macky naît en 1982 à Zinder. Son intérêt pour la culture est précoce. De l’école primaire jusqu’à l’université, elle pratique notamment le théâtre, traçant déjà le sillon de sa carrière artistique. Après une maîtrise de sociologie, elle tombe amoureuse du cinéma, pour sa qualité de média démocratique, pouvant s'adresser à toute la population, y compris analphabète.

Animée par la volonté de mettre en scène sa sensibilité aux questions sociales, elle fréquente le Forum Africain du Film Documentaire (FAFD) de Niamey et y reçoit une bourse qui lui permet de poursuivre ses études. Elle entre alors à L’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal, où elle obtient un Master I en Audiovisuel et Documentaire de Création, puis un Master II en Réalisation Documentaire de Création. Ses premiers courts-métrages (Moi et ma maigreur, 2011, Savoir Faire le Lit, 2013) sont réalisés dans le cadre de ce parcours.

Société, Femmes, Entrepreneuriat

Aïcha Macky s'intéresse tout particulièrement au corps et à l'émancipation des femmes, dans le but d’éduquer, de sensibiliser aux problèmes sociaux et d’amorcer des dialogues pour un possible changement. En 2016, elle se met en scène dans son documentaire L'arbre Sans Fruit, qui explore la thématique taboue de l’infertilité au Niger.

La portée sociologique de son travail se retrouve également dans ses activités de terrain. En tant qu'entrepreneuse culturelle confirmée, elle a travaillé en tant qu'ambassadrice du centre d'incubation Oasis Niger, engagé dans l'autonomisation des femmes et des filles. En 2021, elle devient formatrice principale pour le YALI Film School Fellowship, un projet initié par Accountability Lab Niger. Elle invite les femmes à entreprendre, à créer, à apprendre et à faire communauté.

Une œuvre démocratique

Le talent d'Aïcha Macky a rapidement été remarqué à l'international, notamment avec L'arbre sans fruit, unanimement salué par la critique : le film fait le tour du monde et remporte plus de 70 reconnaissances internationales.

En 2021, elle dévoile Zinder, son deuxième long-métrage. Filmant sa ville natale sur plusieurs années, elle y fait le puissant portrait d’un quartier de parias, entre cicatrices, traces psychologiques, résilience et espoir. Zinder est projeté au festival Visions du Réel et figure dans la sélection de plusieurs compétitions internationales.

Parallèlement, Aïcha Macky est membre du Comité international du Patrimoine Cinématographique Africain (CPCA). Elle souhaite rendre les infrastructures culturelles accessibles à tous, et milite pour la promotion du cinéma Nigérien et de l’art en général, directement auprès de la population locale.