Depuis petite, j’ai toujours rêvé d’écrire, de raconter des histoires et de passer derrière la caméra.

Une révélation précoce

Née le 25 janvier 1987 à Manosque dans le sud de la France, Hafsia Herzi rêve de devenir comédienne depuis son plus jeune âge. À 13 ans, elle apparaît, pour la première fois, à l’écran dans un téléfilm de France 3, Notes sur le rire, aux côtés de Thomas Jouannet. Après des tentatives infructueuses pour les castings des séries Plus belle la vie et Sous le soleil, sa rencontre avec Abdellatif Kechiche lance sa carrière en 2005. Il lui fait confiance en lui offrant le premier rôle de La Graine et le Mulet, pour lequel elle prend 15 kilos et s’entraîne de manière intensive à la danse orientale. Son interprétation est récompensée par le prix Marcello-Mastroianni de la 64e Mostra de Venise et le César du meilleur espoir féminin en 2008. 

À partir de 2007, elle se perfectionne en s’inscrivant au conservatoire et prend des cours de diction. Les rôles s’enchaînent au cinéma, puis elle donne la réplique à Jean-Paul Belmondo dans le film de Francis Huster, Un homme et son chien. En 2010, elle réalise son premier court métrage, Le Rodba, puis elle passe au long métrage avec Tu mérites un amour, présenté à la Semaine de la critique de Cannes en 2019. Deux ans plus tard, elle revient sur la Croisette pour son second film, Bonne mère, qui est sélectionné dans la section Un Certain Regard et remporte le prix d’Ensemble. 

Du réalisme à la passion

Grande amoureuse de la littérature, d’Arthur Rimbaud à Frida Kahlo, Hafsia Herzi a emprunté l’un des poèmes de l’artiste mexicaine pour le titre de son premier long métrage, Tu mérites un amour. Fidèle à sa soif de liberté et à son envie de jouer des rôles originaux, sans concession, l’actrice-réalisatrice a insufflé son sens du verbe et ses idées décalées au coeur d’un film doux-amer sur une jeune femme brisée par une rupture amoureuse. Dans une veine proche de celle creusée par Abdellatif Kechiche - qu’elle considère comme un père -, cet essai demeure porté par la passion et l’engouement autour d’un projet singulier. 

Dans une énergie contagieuse, baignée de réalisme et de sensibilité, Hafsia Herzi filme le désir féminin, la complexité des relations humaines, mais aussi la reconquête de soi-même. En 2021, avec Bonne mère, elle met en scène ses propres souvenirs d’enfance, passée dans les cités de Marseille. En suivant Nora, une mère de famille en difficulté, elle raconte le cumul des emplois, la précarité, tout comme l’errance de futurs adultes plongés dans le tourbillon de l’existence. 

Des films diffusés à l’international

Sélectionné pour “My French Festival” en 2021, Tu mérites un amour a ainsi pu être diffusé à des internautes du monde entier grâce à une initiative créée par UniFrance. Le film a également été vendu au Japon, au Brésil et dans des pays du Maghreb. La réalisatrice a parallèlement reçu le prix du meilleur premier film au Festival de Stockholm. 

Pour son prochain projet, Hafsia Herzi a prévu d’adapter le premier roman de Fatima Daas, La Petite Dernière. Autofiction publiée en 2020, elle détricote la relation de l’auteur avec la religion musulmane, tout en dénonçant le racisme institutionnel. Produit par la maison de production June Films, le long métrage bénéficiera d’un accompagnement afin d’être promu en France et à l’international. 

Tu mérites un amour et Bonne Mère sont également diffusés à l’international par l’Institut français, grâce à la plateforme IFcinéma.