Parmi les films de cette édition se trouvent notamment les derniers longs métrages de Daniel Auteuil et Cédric Klapisch. Comment se fait la sélection et quels ont été les critères au moment de retenir ces films ? 

La sélection est opérée par Nueva Era Films qui se rend à la Berlinale et au Festival de Cannes pour choisir les films. Parmi les 150 films visionnés, un premier choix est fait afin de concocter une brochette représentative de la variété du cinéma français.

Tous les genres sont explorés : comédie, thriller, drames, films d’auteur… Le choix final prend en compte le potentiel d’exploitation pressenti de ces films sur le territoire mexicain. C’est toutefois toujours un pari !

L’un des critères est également la fidélité à certains réalisateurs dont le travail est particulièrement apprécié au Mexique : François Ozon ou Cédric Klapisch sont fidèlement programmés et rencontrent cette année encore un franc succès ! Lors de la conférence de presse de lancement du TOUR 2025, Cédric Klapisch a d’ailleurs déclaré son amour du Mexique et du cinéma mexicain, il se réjouit énormément de pouvoir entretenir cette relation avec public mexicain. 

Les projections ont lieu dans plus de 210 salles de cinéma, de plus de 70 villes au Mexique, mais aussi au Costa Rica, au Salvador, au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua et au Panama. Comment sont accueillis les films lors de leur présentation ? Font-ils l’objet d’un accompagnement spécifique ? 

Au Mexique, comme dans ces pays d'Amérique centrale, les films sont très bien accueillis. Le réseau des Alliances françaises participe à l’accompagnement des films en organisant des premières. L’ambassade du Panama est également particulièrement active.

Le Tour de Cine Francés bénéficie d'un large soutien de la presse et des partenaires locaux. 

Comment expliquez-vous le succès rencontré par le Tour de Cine Francés, qui réunissait 230 000 spectateurs en 2024 ? 

Sans doute par le fait que les films choisis sont accessibles à tous, faciles à regarder et bien écrits, bien réalisés.

En province, au Mexique, seuls arrivent les blockbusters venus des USA, alors cette alternative est très attendue. Entendre parler une autre langue que l’anglais plaît au mexicains et la culture française reste une culture de référence.

Cette année, de nombreux spectateurs témoignent de leur surprise à la découverte de la ville et du Festival d’Avignon à travers le film Rodrigo enamorado de Johann Dionnet. Cela leur a donné envie de voyager en France et de vivre le Festival.

Au Mexique, une importante proportion de spectateurs décide encore d'acheter leur billet au guichet du cinéma ou pour une question d'horaires. Au fil des ans, le Tour de Cine Francés a réussi à établir une relation de confiance avec les spectateurs qui, parfois, achètent leur billet quel que soit le film présenté.  En effet, ils savent que la sélection est toujours excellente chaque année.  De plus, comme ils comprennent que les films ne seront disponibles que pour une durée limitée, ils reviennent plusieurs fois afin de pouvoir voir plus d'un film, ou même tous les films. Cinépolis a su capitaliser sur cette situation grâce au Cinebono, une offre qui propose 4 billets à un prix spécial. 

En 2026, le festival fêtera son 30ème anniversaire. Quel regard portez-vous sur son évolution ? Préparez-vous une édition spéciale ? 

Objectivement, le TOUR a trouvé une formule qui marche : 7 films qui tournent pendant 4 semaines est le format sur lequel nous nous sommes arrêtés après avoir cherché différents ratios. Celui-ci correspond à un schéma d’exploitation assez idéal.

Les spectateurs attendent chaque année le TOUR avec impatience. Certains voient tous les films en moins d’une semaine et ouvrent un bouche à oreille viral sur les réseaux sociaux.

Pour l’avenir, nous réfléchissons à la mise en place d’une plate-forme numérique qui pourrait permettre de venir en complément de visibilité des films, une fois le TOUR terminé.

Pour sa 30ème édition, nous souhaitons marquer le coup avec une édition spéciale, à la hauteur de ce bel anniversaire qui sera célébré dans le cadre du grand festival franco-mexicain de l’automne 2026 organisé à l’occasion du bicentenaire des relations diplomatiques entre la France et le Mexique. 

Nous réfléchissons à plusieurs pistes : des projections événementielles, des rencontres exceptionnelles avec les équipes des films ou encore une rétrospective des œuvres et des cinéastes marquants de ces trois dernières décennies.

L’idée est de célébrer la fidélité du public et l’engagement constant de nos partenaires. Ce sera une magnifique occasion de valoriser tout ce que le TOUR a permis depuis ses débuts : faire rayonner le cinéma d’auteur auprès d’un large public, partout sur le territoire mexicain (les pays d’Amérique centrale n’accueillent le TOUR que depuis 23 ans).

Avant cela et en guise de conclusion, souhaitez-vous nous parler de quelques-uns des temps forts de l’IFAL sur la fin d’année ? 

Une saison intense s'annonce avec le Festival International de Cine de Morelia du 11 au 23 octobre, avec une présence française soutenue : Juliette Binoche, le Queer Palm Lab et une sélection de films de la Semaine de la critique.  Ainsi que des réalisateurs tels que : Robin Campillo et Oliver Laxe.  L'IFAL participera à la Fête du cinéma d'animation du 11 au 31 octobre dans trois villes du Mexique avec plus de 20 séances.  Du côté du documentaire, le festival DocsMX recevra comme invité d'honneur Jean-Gabriel Périot qui donnera une masterclass pour le public universitaire et présentera plusieurs de ses films.  En 2026 le Mexique sera le pays invité du Festival CinéLatino Rencontres de Toulouse et du dispositif Fil Rouge, comprenant notamment l'édition du guide de la coproduction Franco-Mexicaine, en partenariat avec le master de production de l’Université Paul Valéry. 

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