Des invités repérés par le réseau culturel français à l’étranger  

Chaque participant au FOCUS est invité sur proposition du réseau culturel français à l’étranger. Ces invitations ciblées permettent de réunir des professionnels influents et intéressés par la scène française.  

« Nous collaborons avec l’Institut français de Tunisie depuis plusieurs années », explique par exemple Aymen Gharbi, co-directeur du festival Interference à Tunis. « J’avais été invité une première fois dans le cadre du programme FOCUS pendant la période du Covid, mais le programme s’était alors déroulé entièrement en ligne. Avec le renouvellement de l’invitation, c’est un vrai plaisir de pouvoir participer en présentiel cette fois-ci. »  

Léna Szirmay-Kalos, responsable de projets et des expositions au House of Music Hungary, a pour sa part été approchée par l’Institut français de Budapest. Elle précise qu’elle a accepté l’invitation car « le FOCUS correspond parfaitement aux recherches actuelles menées par son institution autour du son, de l’image et de la création numérique ».  

Du côté du Mexique, Josue Ibañez, commissaire indépendant et directeur de Offf Mx, a été repéré après la visite de représentants de l’Institut français sur son festival : « Ils étaient venus voir ce que nous faisions et ont suivi mon travail. Quelques mois plus tard, j’ai reçu l’invitation à participer au FOCUS. Je n’imaginais alors pas que le programme serait si riche. » 

Découvrir la richesse et la singularité de la scène française 

Du Centquatre au Centre culturel canadien, en passant par le Cube Garges et des galeries indépendantes comme l'Avant Galerie Vossen et la New Gallery, le parcours du FOCUS a offert un panorama complet de la scène française des arts numériques.  

« C’est difficile de choisir un seul moment, tout le programme était passionnant », confie Aymen Gharbi. Pour Kristín Scheving, directrice du LÁ Art Museum, situé près de Reykjavik en Islande, la découverte du Centquatre, où se tient l'exposition principale de la Biennale Némo, a constitué un moment marquant : « J’ai été absolument émerveillée. C’est un modèle pour le monde entier, une manière de rassembler toute une communauté autour de la création. Je ne connaissais pas cet endroit, et je me suis dit : voilà ce que j’aimerais faire moi aussi. »  

Léna Szirmay-Kalos, de House of Music Hungary, retient elle aussi la visite du Centquatre. « J’ai eu la chance d’échanger avec Marialya Bestougeff, directrice de l'innovation et de 104factory. A la fin de la journée, j’ai aussitôt envoyé un mail à une structure hongroise pour les mettre en contact. C’est exactement ce que permet le programme FOCUS : passer très vite à la coopération concrète. »  

Toutes deux ont également beaucoup apprécié les visites à la New Galerie et à Avant Galerie Vossen, dans le quartier du Marais à Paris. Léna Szirmay-Kalos souligne que l’exposition From Spam to Slop à l’Avant Galerie Vossen est « brillante et drôle ». « Cela reflète parfaitement notre rapport aux écrans et à la surinformation. Une manière à la fois ludique et critique de parler du monde contemporain » précise-t-elle.  

Pour sa part, Josue Ibañez a été particulièrement marqué par la rencontre avec Mathilde Lauret  en résidence à  la Cité internationale des arts : « Cette artiste malentendante traduit sa perception du son à travers les vibrations et les couleurs. Quand on lui a demandé si sa chambre, en face de la Seine, était bruyante, elle a répondu : je suis sourde, mais je ressens les vibrations. Ce moment m’a rappelé pourquoi l’art existe : pour élargir nos sens. ».  

Un tremplin pour la diffusion internationale des artistes français

Les retours partagés par les professionnels invités dans le cadre du FOCUS témoignent de la pertinence du dispositif.  

« Le FOCUS nous permet de rencontrer à la fois les artistes, les institutions et les commissaires français. C’est une occasion rare de comprendre comment cette scène fonctionne et de repérer les projets que nous pourrions accueillir », explique Léna Szirmay-Kalos. « J’ai déjà noté plusieurs artistes que je vais contacter », ajoute Kristín Scheving.  

Pour Josue Ibañez, le FOCUS ouvre de nouvelles perspectives pour le festival Offf Mx. « Ce que j’ai vu ici me donne envie d’ouvrir davantage notre programmation à des collaborations avec la France. Le niveau de réflexion et de créativité est remarquable. »  

« On repart avec des idées, des contacts. Ces rencontres ouvrent de nouvelles perspectives de collaboration. On repart avec l’envie d’inviter des artistes français, mais surtout de co-créer avec eux. », conclut Aymen Gharbi.