Séminaire Langue française 2025 : diffuser et promouvoir le français auprès des jeunes
Publié le 30 octobre 2025
Du 22 au 24 octobre 2025, l’Institut français a réuni à Paris et à Villers-Cotterêts plus de 50 membres du réseau culturel pour une nouvelle édition du séminaire Langue française. Trois jours d’ateliers, de rencontres professionnelles et de visites dédiés à un enjeu majeur : mieux diffuser et promouvoir le français auprès des jeunes générations.
Un rendez-vous annuel pour les acteurs de la promotion du français
Le séminaire langue française, organisé chaque année depuis 2012 par l'Institut français, est le rendez-vous des agents du réseau culturel en charge de la promotion du français dans les écoles, collèges, universités, Alliances Françaises et Institut français à l'étranger. Pendant trois jours, 50 attachés de coopération éducative, attachés de coopération pour le français, directrices et directeurs des cours ou encore directeurs et directrices d'Instituts français et d’Alliances Françaises ont échangé autour de la thématique suivante : diffuser et promouvoir le français auprès des jeunes.
Quelles stratégies de communication pour attirer les jeunes vers l’apprentissage du français ? Comment favoriser la mobilité des étudiants et enseignants grâce aux programmes européens Erasmus+ ? Comment développer le français dans l’enseignement professionnel ? Comment positionner le français comme langue attractive, langue d'avenir et d'opportunités ?
Le séminaire a également permis à une trentaine de partenaires éducatifs et universitaires de l’Institut français de participer aux rencontres express professionnelles, avec l’objectif de mettre en relation les participants et faire naître de nouveaux projets.
Comprendre les attentes des jeunes
La première matinée du séminaire a apporté des éclairages essentiels grâce à :
- la conférence sur les horizons culturels des jeunes, par Sylvie Octobre, sociologue spécialiste de la jeunesse et chargé de recherches au Département des Etudes, de la Prospective et des Statistiques du Ministère de la Culture.
- la restitution, par Fédérico Vacas, Directeur du département Opinion d’IPSOS, d’une enquête commandée par l’Institut français sur la perception de la langue française par les jeunes européens de 16 à 25 ans.
« Je m'intéresse depuis de nombreuses années maintenant au rapport des jeunes et des enfants à la culture, aux transformations liées au numérique, aux inégalités sociales et de genre, mais aussi aux effets de la globalisation de la culture.
Ce qui me tient vraiment à cœur, c'est d'essayer de lever le voile sur les idées reçues qu'on a en général sur la culture des jeunes. On fait d'eux soit des êtres dénués de culture, ou en tout cas dénués de haute culture, et livrés sans discernement aux forces du marché et aux outils technologiques.
Pour ma part, j'essaye de montrer que les choses sont un peu différentes et que les jeunes sont avant tout le produit d'une éducation. Pour les comprendre, il faut donc également revenir sur ce que les générations précédentes ont fait et leur proposent.
Ils doivent aussi inventer un nouveau rapport au monde puisque le monde change et qu’il faut en prendre acte. »
Construire des réponses concrètes
Le séminaire a par la suite permis d’envisager des pistes concrètes pour mieux diffuser et promouvoir le français auprès des jeunes. Les séances plénières et ateliers ont ainsi proposé des temps d'échanges sur :
- la promotion des cours de français auprès des jeunes publics ;
- l’exploitation des dispositifs Erasmus+ pour renforcer la mobilité des élèves et des enseignants ;
- le développement du français dans les lycées professionnels ;
- l’intégration des formats numériques et des ressources destinées au réseau, comme IFprofs, IFCinéma ou Culturethèque en tant que support pour l’apprentissage du français ;
- les actions culturelles autour du livre, du cinéma ou encore du débat d’idées pour promouvoir le français.
Deux participants témoignent
Avec Sarah Delbois, attachée de coopération pour le français au Service culturel de l’ambassade de France au Rwanda (Kigali) et Romain Descroix, directeur des cours à Institut français de Bulgarie (Sofia).
- Quels blocages ou défis rencontrez-vous pour attirer les jeunes vers l’apprentissage du français ?
Romain Descroix : En Bulgarie, il y a une forte demande pour les cours de français pour enfants. Je constate que beaucoup de parents souhaitent compléter l’apprentissage scolaire de leurs enfants.
Cependant, les familles qui inscrivent leurs enfants à l’Institut sont souvent déjà francophones ou francophiles, ce que l’enquête IPSOS a confirmé. De plus, la dimension utilitaire du français, notamment dans une perspective d’employabilité, est peu perçue en Bulgarie.
Sarah Delbois : Au Rwanda, je suis dans un terrain très fertile : le français est en pleine renaissance, avec une croissance très forte.
Le pays est très jeune, puisque 40 % de la population a moins de 15 ans, et le français est perçu comme une langue d’élite. Les parents souhaitent de plus en plus que leurs enfants l’apprennent.
- Quelle séquence du séminaire vous a particulièrement plus ou intéressé ?
Sarah Delbois : Même si ce n’était pas la séquence la plus directement applicable professionnellement, j’ai beaucoup apprécié la visite de la Cité internationale de la langue française. Cela nourrit l’envie de continuer à transmettre le français comme une langue poétique et porteuse de valeurs.
Romain Descroix : Pour ma part, j’ai été très intéressé par la conférence de la sociologue Sylvie Octobre. Elle a posé des mots sur des situations que je vis au quotidien et m’a permis de prendre du recul.
Plus globalement, j’ai pu partager des constats et de précieux moments d’échanges avec des collègues de pays voisins, comme la Serbie. Nous faisons face à des défis similaires et avons donc pu échanger sur nos expériences respectives.
- Le séminaire a-t-il fait naître des idées que vous pourriez mettre en place ?
Sarah Delbois : Nous sommes un centre jeune, ouvert en 2021, donc tout est encore en cours de construction. L’idée est d’attirer les jeunes avec des activités qui leur plaisent : du « français plaisir », moins scolaire, moins axé sur la grammaire. Pour cela, notre approche pourrait intégrer davantage d’activités culturelles à l’aide du cinéma, du livre ou encore du débat d’idées.
Romain Descroix : Oui, plusieurs pistes. En Bulgarie, le français garde l’image d’une langue difficile et élitiste. Nous devons donc poursuivre le travail déjà existant sur notre communication.
Le séminaire m’a également donné des pistes de réflexion pour renforcer la vision utilitaire du français. L’enjeu est de parvenir à renforcer, voire à redonner, une image dynamique et utile de la langue française.
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