MIRA livre : Agnès Giard publie "Les Amours artificiels au Japon"

Publié le 10 octobre 2025

Anthropologue et écrivaine, Agnès Giard explore les “amours artificiels” et les formes inédites de désir au Japon, entre technologies affectives et imaginaires sociaux. Lauréate en 2024 du programme MIRA, elle a publié le 2 octobre son nouvel ouvrage Les Amours artificiels au Japon. Flirts virtuels et fiancées imaginaires chez Albin Michel. 

Une passionnée de culture japonaise

Agnès Giard | © Karym Bagoee

Née le 1er septembre 1969 à Vannes, Agnès Giard est une ancienne élève d’hypokhâgne-khâgne au lycée Fénelon à Paris. Elle réalise ensuite des études de journalisme et se tourne vers l’anthropologie. Intéressée par la culture japonaise, elle fait ses débuts dans les premiers fanzines dédiés, puis collabore régulièrement au magazine japonais SM & Sniper. Alors qu’elle effectue son premier voyage dans le pays en 1997, elle publie un livre d’art, Fetish Mode, en 2003, avant d’entamer une série de recherches publiées en partenariat avec des artistes contemporains comme Tadanori Yokoo et Makoto Aida. 

En parallèle de sa carrière journalistique, Agnès Giard poursuit ses recherches universitaires et soutient sa thèse de doctorat d’anthropologie en 2015 sur l’effet de présence dans les objets anthropomorphiques japonais. Elle est aujourd’hui chercheuse associée au laboratoire Sophiapol (Université Paris-Nanterre). Écrivaine prolifique, elle publie plusieurs essais remarqués tels que L’Imaginaire érotique au Japon (2006), qui propose une grille d’analyse inédite de la société japonaise par l’intermédiaire de son rapport au corps, au sexe et au sacré, ou encore Un désir d’humain, les love dolls au Japon (2016), qui lui vaut le Prix Sade.

Une analyse des besoins sociaux

Le travail d’Agnès Giard se situe à l’intersection de l’anthropologie, de la sociologie et des études culturelles. Il s’intéresse aux formes non conventionnelles de relations affectives et sexuelles, notamment au Japon, où l’imaginaire, la technologie et le social recomposent en permanence le rapport au désir et à l’amour. Ses recherches portent sur ce qu’elle appelle les “simulacres affectifs”, que ce soit les poupées, les avatars numériques, les love dolls, mais aussi les partenaires virtuels ou autres rituels symboliques. 

Dans ses travaux, elle analyse comment ces dispositifs ne sont pas de simples gadgets, mais des médiations complexes qui répondent à des besoins sociaux (solitude, vieillissement, recomposition des normes conjugales). Sa démarche combine ethnographie, analyse culturelle et regard critique, montrant comment le Japon fonctionne comme laboratoire d’innovations sentimentales qui interrogent nos propres sociétés. Dès lors, son œuvre se lit comme une cartographie critique des désirs modernes, où l’humain dialogue avec ses doubles artificiels pour recomposer l’expérience amoureuse.

Le soutien du programme Mira

En 2024, Agnès Giard a obtenu le soutien du programme Mira pour la mobilité internationale de recherche artistique. Ce dispositif appuie les artistes dans leurs démarches de recherche à l’international. Il est ouvert aux artistes français ou étrangers résidant en France depuis plus de cinq ans, en solo ou en duo, afin d’effectuer ou d’approfondir une recherche dans un ou plusieurs pays pour une durée minimum d’un mois.

Suite à sa mobilité au Japon en 2024, Agnès Giard publie le 2 octobre l’ouvrage Les Amours artificiels au Japon. Flirts virtuels et fiancées imaginaires, un essai qui étudie les formes d’amour non traditionnelles ou fictionnelles comme les avatars ou encore les partenaires virtuels. Au terme de huit ans d’enquête, elle poursuit son observation d’une époque où les sentiments prennent une forme moderne au sein d’une génération japonaise qui rejette les rôles traditionnels et voit l’amour virtuel tel un acte de résistance. 

Dates Clés 

  • 2006 : Agnès Giard publie une analyse de la société japonaise, L’Imaginaire érotique au Japon.
  • 2015 : Elle soutient sa thèse de doctorat d’anthropologie.
  • 2024 : Elle est lauréate du programme Mira, proposé par l’Institut français, pour lequel elle effectue une résidence au Japon.
  • 2025 : Agnès Giard publie Les Amours artificiels au Japon. Flirts virtuels et fiancées imaginaires


En savoir plus sur le programme MIRA

MIRA

  • Livre
  • Métiers d’art / Design

MIRA - Mobilité à l’International de Recherche Artistique, appuie les artistes dans leurs démarches de recherche à l’international.

MIRA est ouvert aux artistes français, ou étrangers résidant en...

À lire également

Documentaire : le dernier jour d'un animateur culturel à l'Institut français de Guinée Équatoriale

Après deux ans passés à l'Institut français de Malabo, l'aventure de Clément Armand Viceira en Guinée Équatoriale touche à sa fin. Dans ce film, réalisé par Moïse Thiandoume, Clément fait le récit de...

17 novembre 2025

Novembre Numérique en Bulgarie, en République démocratique du Congo et au Canada : un premier aperçu des programmations 2025

Les programmations proposées par le réseau culturel français à l'étranger ont désormais débuté dans plus de 70 pays et 130 villes à travers le monde, dans le cadre de Novembre Numérique. Nous vous...

14 novembre 2025

Saison de la France au Brésil : quelques temps forts de septembre et octobre

Depuis son lancement officiel en août, la Saison de la France au Brésil se déploie de São Paulo à Rio de Janeiro, en passant par Belo Horizonte. Artistes, penseurs et institutions partagent leurs...

5 novembre 2025