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L’après-midi d’un foehn, version 1, de Phia Ménard
Dans un spectacle hybride entre cirque, danse et marionnettes, Phia Ménard fait virevolter des créatures de plastique dans une chorégraphie de courants d'air.
Phia Ménard, artiste singulière
Jongleur et performeur né Philippe Ménard en 1971, l'artiste a changé de sexe pour devenir Phia Ménard en 2008. Interprète pour Jérôme Thomas de 1995 à 2003, il fonde en parallèle sa propre compagnie, Non Nova, en 1998, afin d'expérimenter de nouvelles formes de jonglerie.
L'année 2008 marque le début du projet ICE (« Injonglabilité complémentaire des éléments »), une série de spectacles – notamment P.P.P., L'Après-Midi d'un foehn et Vortex –, dans lesquels l'artiste jongle avec les éléments en perpétuelle transformation : l'air, la glace, l'eau et la vapeur.
Le ballet du vent
Au centre d’un plateau circulaire, un étrange marionnettiste s’affaire. Il découpe, colle, froisse des sacs plastiques. Les premières notes du Prélude à l’après-midi d’un faune de Claude Debussy résonnent. Le vent se lève. Sous l’effet des ventilateurs, le plastique prend vie, l’objet autrefois inanimé s'éveille. Les créatures de plastique entament une chorégraphie joyeuse, virevoltant autour de leur créateur, telles des poupées dansantes et autonomes.
Maîtresse du « foehn », ce vent transalpin sec et chaud, Phia Ménard orchestre ce ballet coloré empreint d'une rare délicatesse avec une extraordinaire ingéniosité.
Fragilité de l'artiste démiurge
Née en 2008 d’une commande du Muséum d’histoire naturelle de Nantes sur le thème du mouvement, L’Après-midi d’un foehn, version 1 est la première pièce de la trilogie des Pièces du vent que Phia Ménard achèvera avec Vortex (2011) et Les Os noirs (2017).
L’artiste a imaginé ce spectacle comme une réflexion sur la dépossession de la grâce artistique. En insufflant la vie à de simples sacs plastiques, le marionnettiste offre le devant de la scène à ses créatures et passe au second plan. Comment survivre à l'ombre de sa création ?
Un conte qui évoque tant la puissance créatrice de l’homme que sa folie destructrice.
Le succès d'un spectacle hybride
Fable sans paroles à découvrir dès 5 ans, L’après-midi d’un foehn a suscité l’engouement des programmateurs internationaux dès sa création. De l’Afrique du Sud à Hong Kong, des États-Unis à l’Argentine en passant par les scènes européennes, la Russie ou encore la Chine, le spectacle tourne chaque saison depuis 2012.
Un théâtre d’objets dont le titre se réfère au mythe évoqué dans le poème de Mallarmé « L'après-midi d'un faune », qui a lui-même inspiré le compositeur Claude Debussy pour son Prélude à l'après-midi d'un faune, puis le danseur Vaslav Nijinsky, en 1912, dans un ballet qui a marqué l'histoire de la danse.

La tournée de L'après-midi d'un foehn en Argentine et en Thaïlande en 2017, puis en Israël en 2018 dans le cadre de la Saison France-Israël, a été soutenue par l’Institut français.
De juin à novembre 2018, la Saison France-Israël 2018 est organisée et mise en œuvre pour la France par l'Institut français.