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Au cinéma : Inchallah un fils, un film d'Amjad Al Rasheed
Avec Inchallah mon fils, Amjad Al Rasheed réalise son premier long métrage, une évocation de la Jordanie contemporaine, où une femme tente de préserver l’héritage de sa fille. Premier film jordanien sélectionné au Festival de Cannes, il a obtenu le Prix à la diffusion de la Fondation Gan pour le cinéma et a bénéficié de l’Aide aux cinémas du monde, co-gérée par l'Institut français et le CNC.
Un talent émergent
Auteur-réalisateur jordanien, Amjad Al Rasheed est né le 12 juin 1985. Diplômé d’un bachelor en administration commerciale, il a obtenu une maîtrise en arts cinématographiques à l’Institut des arts cinématographiques de la mer Rouge à Aqaba en Jordanie. Après avoir reçu le prix du meilleur premier court métrage à Amman en 2005, il participe au Talent Campus du Festival de Berlin deux ans plus tard. En 2016, il fait partie des cinq “Arab Stars of Tomorrow” de Screen International, qui met en avant les talents émergents de la région. Avec Inchallah un fils, il réalise son premier long métrage.
Le combat d’une femme en Jordanie
En Jordanie, de nos jours, une femme d’une trentaine d’années se bat, après la mort de son mari, pour préserver l’héritage de sa fille unique. Dans un contexte hostile, elle doit lutter pour conserver son appartement, ainsi que la garde de sa fille, au sein d’une société qui privilégie le fait d’avoir un fils. Alors qu’elle a l’obligation, selon la jurisprudence, de partager les parts de son foyer avec son beau-frère et qu’elle n’a pas le droit de souscrire un prêt bancaire, elle choisit de bluffer en prétextant être enceinte pour suspendre l’ordonnance du juge.
Une critique de l’oppression féminine
Inspiré par les expériences réelles des proches du réalisateur, le film livre une critique sociale de l’oppression féminine en Jordanie. Amjad Al Rasheed fait le choix d’une mise en scène limpide, qui évite le sensationnalisme et toute envie de misérabilisme. Il prône l’émancipation à travers une héroïne courageuse et digne, qui décide de combattre coûte que coûte pour ses droits. Malgré la situation dramatique du personnage, Inchallah un fils demeure traversé par des éclats comiques grâce à des protagonistes attachants, écrits avec complexité et finesse.
Le premier film jordanien sélectionné à Cannes
Présenté en mai 2023 lors de la Semaine de la critique, Inchallah un fils est le premier film jordanien à avoir été sélectionné au Festival de Cannes. Il a obtenu le Prix à la diffusion de la Fondation Gan pour le cinéma. Avec plus de cinquante sélections autour du monde, il a également reçu des distinctions comme le Premier Prix Postproduction aux Ateliers de l’Atlas à Marrakech, ainsi que le Prix Rise Studios & The Cell au Cairo Film Connection. Sorti dans les salles françaises le 6 mars, le film est soutenu par l’Aide aux cinémas du monde, co-gérée par l’Institut français et le CNC.