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Ayni/Habibi, de Frédérique Chauveaux et Jana Saleh – un projet né à la Villa Al Qamar
Avec leur installation Ayni/Habibi, la vidéaste Frédérique Chauveaux et la DJ Jana Saleh livrent une réflexion sensible sur le rapport que les femmes entretiennent avec l’institution du mariage au Liban.
Une collaboration inédite
Ayni/Habibi est le fruit d’une collaboration entre la chorégraphe et artiste française Frédérique Chauveaux et la DJ et musicienne libanaise Jana Saleh. Longtemps directrice et chorégraphe de la compagnie Le pont des arts, Frédérique Chauveaux a signé la création de nombreuses pièces, présentées au palais de Chaillot, au centre Georges Pompidou et à l’Opéra national de Paris. Après avoir été enseignante de danse contemporaine, elle se consacre désormais à la vidéo. Pour créer Ayni/Habibi, elle s’est associée à Jana Saleh, productrice de musique, artiste et membre active de la scène DJ de Beyrouth, fréquemment invitée sur les ondes de prestigieuses radios internationales comme NTS Radio.
Au plus près des femmes du Liban
Réalisée dans le cadre d’une résidence à la Villa Al Qamar, au cœur du Chouf libanais, Ayni/Habibi est une installation chorégraphique et audiovisuelle qui témoigne des réalités du mariage au Liban. C’est ainsi le résultat d’une longue enquête auprès de femmes de la région, où les deux artistes se sont questionnées sur les multiples tensions qui traversent cette institution, entre amour, carcan traditionnel et obligations religieuses. Au-delà de la cérémonie elle-même, c’est donc une œuvre qui traite de la façon dont le mariage régule la vie des femmes au quotidien.
Une enquête sur le mariage
Afin de réaliser Ayni/Habibi, Frédérique Chauveaux et Jana Saleh ont interrogé de nombreuses femmes libanaises, de tous âges et de toutes confessions, sur le rapport à l’institution maritale. « L’occasion », selon la musicienne Jana Saleh, « de donner une voix aux femmes qui ont besoin de s’exprimer et de trouver leur place au sein des traditions et d’une institution qui les désavantagent ». Mais d’aller à la rencontre des multiples communautés qui font du Chouf libanais un véritable patchwork de traditions.
Une pièce destinée à voyager
La première restitution de Ayni/Habibi a eu lieu à l’occasion de la Fête de Musique dans un lieu symbolique : la Synagogue de Deir Al Qamar, étroitement liée à une communauté qui n’habite plus au Liban. Le début d’une tournée internationale qui devrait voir cette pièce, enracinée dans les réalités de la société libanaises mais dont le propos demeure universel, rencontrer un public toujours plus nombreux. Mais aussi l’occasion de découvrir les fruits d’une collaboration inédite qui a été rendue possible par la Villa Al Qamar, une institution au carrefour des différentes communautés qui habitent la vallée du Chouf.
La Villa Al Qamar est un programme de résidences artistiques, pluridisciplinaire, piloté par l’Institut français du Liban et soutenu dans le cadre du programme de « La Fabrique des résidences » de l’Institut français. Elle a pour objectif de renforcer les échanges culturels entre la France et le Liban.