Dilili à Paris, de Michel Ocelot

Michel Ocelot a grandi entre la Guinée et Angers où il fait les Beaux-Arts, avant d'intégrer L'École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris puis le California Institute of the Arts à Los Angeles aux États-Unis.

Attiré par le cinéma d'animation, il commence sa carrière en réalisant des courts-métrages qui lui permettent d'être distingué à l’Académie britannique des arts de la télévision et du cinéma (BAFTA) avec Les Trois Inventeurs (1980) comme aux César pour son film La Légende du pauvre bossu (1982).

Le cinéaste marque les esprits à la fin des années 1990 avec Kirikou et la sorcière (1998), primé au Festival international du film d'animation d’Annecy. Applaudi par un million de spectateurs français comme internationaux, ce film participe au développement l'industrie de l'animation en France. Michel Ocelot continuera sa carrière dans l'animation avec ses films Princes et Princesses (2000), Azur et Asmar (2006), et son dernier en date, Dilili à Paris (2018).

Pour son septième film, Michel Ocelot nous plonge dans le Paris de la Belle Époque. Une jeune kanake, Dilili, y rencontre Orel, un livreur qui va lui faire découvrir la capitale et ses lieux mythiques en triporteur. Adorable et polie, Dilili s'émerveille devant les femmes célèbres qui s'affirment face au patriarcat : de Sarah Bernhardt à Marie Curie en passant par Louise Michel ou Colette. Mais des forces obscurantistes guettent cette civilisation des Lumières.

Une mystérieuse secte dirigée par les Mâles-Maîtres kidnappe les petites filles et effraye la ville. D’autant plus sensible aux injustices, qu’elle est elle-même victime de racisme, Dilili va mener l'enquête et retrouver les malfaiteurs.

En situant son récit au début du XXe siècle, pour la première fois Michel Ocelot a voulu se plonger dans le Paris de la Belle Époque. Si le film a recours à la 3D et la 2D pour confectionner ces personnages, dessinés en à-plats de couleurs vives, le réalisateur a utilisé, pour les décors, des photos de Paris qu'il a prises pendant 4 ans.

D'abord inspiré par Jules Vernes et Victor Hugo pour ses descriptions de Paris, le cinéaste a dû supprimer toutes les traces modernes de notre quotidien, comme les transports ou encore les poubelles, pour obtenir une reconstitution fidèle. Afin de limiter les éléments parasites, qu'il aurait fallu effacer, le réalisateur photographiait la capitale presque vide très tôt le matin.

Présenté pour la première fois en 2018 au Festival international du film d'animation d'Annecy, Dilili à Paris s’est vu remettre, l’année suivante, le César du meilleur film d'animation.

Un succès qui a même amené le personnage de Dilili à être nommé "messagère de l'UNICEF" par l'institution pour porter le message de sa lutte pour l'émancipation des filles et l'égalité entre les sexes. Positif et universel, le film continue de voyager aux quatre coins du monde et sortira bientôt au Japon et au Brésil.