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Du Fil à la Trame, un documentaire de Julien Devaux
De la France au Mexique, Du Fil à la Trame est un documentaire qui s’interroge sur la façon dont les artistes contemporains se réapproprient la tapisserie. Ce projet a été développé à Paris en 2020, dans le cadre de la résidence de Julien Devaux à travers le programme de l’Institut français à la Cité internationale des arts.
Artiste plasticien et documentariste
Né en Belgique en 1975, Julien Devaux est à la fois cinéaste et plasticien. Diplômé de l’École du Louvre et de l’École des Beaux-Arts de Weston-Super-Mare en Angleterre, sa pratique se concentre sur le documentaire et l'art vidéo, et s'intéresse en particulier à la fabrique des images et aux récits qui les accompagnent. Julien Devaux vit et travaille entre Paris et Mexico, où ses œuvres ont été exposées à de multiples reprises. Il a réalisé plusieurs films documentaires sur l’art : De Larges Détails, sur les traces de Francis Alÿs, en 2006, Trait pour Trait, de Jean-Baptiste Chardin à Mélissa Pinon (2012, Etoile de la Scam 2014), et plus récemment Du Fil à la Trame, son premier long-métrage documentaire.
L’art de la tapisserie
Du Fil à la Trame commence à Guadalajara, au Mexique, dans l'Atelier mexicain des Gobelins (el taller mexicano de Gobelinos), fondé dans les années 60 par un artiste autrichien, Fritz Riedl, disciple de Jean Lurçat. Au cours de son histoire, ce lieu unique, où se transmet un savoir-faire très ancien, se rapproche progressivement d’artistes contemporains qui souhaitent investir cette matière précieuse, fruit d’un travail de longue haleine. Un même dialogue entre artistes contemporains et liciers se poursuit depuis des siècles à la célèbre Manufacture des Gobelins, à Paris, où des mains expertes accomplissent des œuvres complexes, dont certaines très célèbres, qui peuvent demander plusieurs années de réalisation.
Documenter une pratique contemporaine
En interrogeant de nombreux artistes, comme Kiki Smith, Gabriel Kuri ou Stéphane Calais, Du Fil à la Trame permet de suivre la trace de l’utilisation de la tapisserie dans l’art contemporain. Cette technique, qui nécessite un travail long et patient, fascine de nombreux créateurs. Ils cherchent à lier des problématiques et une temporalité plus actuelles à la tapisserie d'art. Un entretien entre Jacques Rivette et Jean Renoir, où ce dernier évoque l’exemple de la tapisserie pour développer une théorie générale de l’art et du cinéma, sert d’ailleurs de fil conducteur à ces différents entretiens.
Un dialogue entre la France et le Mexique
Dans Du fil à la trame, le mot « gobelin », lié à l’histoire de la tapisserie, sert de trait d’union entre deux continents, l’Europe et l’Amérique latine. Au dialogue qui se tisse entre artistes et liciers s’ajoute alors un jeu d’échos entre la France et le Mexique. Tourné principalement entre ces deux pays, en passant par Los Angeles et Bruxelles, le documentaire de Julien Devaux a notamment pu bénéficier du programme de résidences de l’Institut français à la Cité internationale des arts de Paris, ainsi que du soutien du Mobilier National et de l’Institut français d’Amérique latine à Mexico. Du Fil à la Trame est produit par Lumina Films et soutenu par Arena México Arte Contemporáneo. Le film a été présenté au Mexique lors d’une double avant-première privée le 11 février 2022 au Museo Tamayo de Mexico et le 13 février 2022 à l’Instituto Cabañas de Guadalajara, ainsi qu’à Paris, en avant-première également, au Cinéma Pathé Les Fauvettes le 14 avril 2022.
Pour réaliser le documentaire Du fil à la trame, Julien Devaux a bénéficié du programme de résidences de l’Institut français à la Cité internationale des arts à Paris.
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