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Endodrome, de Dominique Gonzalez-Foerster
Avec Endodrome, œuvre en réalité virtuelle exposée à la Biennale de Venise jusqu’au 24 novembre 2019, Dominique Gonzalez-Foerster plonge les spectateurs dans un environnement abstrait et méditatif. C’est la première œuvre de réalité virtuelle de l’histoire de la Biennale de Venise.
Une plasticienne prolifique
Célèbre pour sa pratique interdisciplinaire et reconnue pour ses influences cinématographiques, musicales, architecturales ou encore littéraires, Dominique Gonzalez-Foerster est née en 1965 à Strasbourg. Elle a été exposée dans les plus grands musées du monde, de la Tate Modern de Londres au Centre Pompidou à Paris.
Moins intéressée par la création d’objets d’art que par l’exploration, l’artiste française occupe de nouveaux territoires, ambiances et espaces. Après une exposition en espace partagé (« Expodrome », 2007), une installation futuriste (TH.2058, 2009) et une machine à remonter le temps (Temporama, 2015), elle signe Endodrome, sa première œuvre d’art en réalité virtuelle.
Une performance immersive
Composée comme un diptyque, Endodrome invite en premier lieu les spectateurs à observer l’œuvre depuis l’extérieur d’un cadre, comme pour une performance théâtrale. Puis, par groupe de cinq, à la vivre depuis l’intérieur via un casque de réalité virtuelle. Autour d’une table ronde et dans une pièce conçue pour l’occasion, les spectateurs assistent pendant 8 minutes, à un bain de couleurs qui se déplace et se transforme en réponse à leurs mouvements, regards et souffle.
Imaginé par la plasticienne, le terme endrodome associe deux termes grecs : endon (« interne ») et dromos (« chemin). L’installation a été conçue comme un « voyage intérieur ». « Je voulais mettre en scène l’expérience. J’aime l’idée que l’on observe quelqu’un, lui-même en train d’observer quelque chose », raconte la plasticienne.
Expérience chromatique de la transe
Attirée par la notion d'évasion et de fiction spéculative, l’artiste a conçu ses images tridimensionnelles comme des sons qui évoquent de nouvelles formes de vie ou des environnements extraterrestres. La réalité virtuelle est utilisée comme un médium qui permet non seulement une expérience hors du corps, mais aussi comme un moyen de transmettre l'intériorité. « Endodrome donne ainsi aux participants un espace pour entrer dans un royaume méditatif et accéder à un espace de conscience inspiré par la transe. » Le paysage sonore a d’ailleurs réalisé en collaboration à la musicienne et auteure Corine Sombrun, spécialiste en transe cognitive.
La VR, une grande première
Lauréate du Prix Marcel-Duchamp en 2002, Dominique Gonzalez Foerster n’a cessé de concevoir des espaces pour en explorer les limites. Et Endodrome est non seulement sa première œuvre de réalité virtuelle mais c’est aussi la première fois qu’une œuvre VR fait partie de la Biennale de Venise.
En 2019 et 2020, l’artiste est exposée également à Madrid, au Musée Thyssen-Bornemisza, jusqu’au 1er décembre 2019 pour More Than Humans et au Centre Pompidou de Metz jusqu’au 27 janvier 2020 pour Opéra Monde. La Quête d’un art total.
Endodrome, de Dominique Gonzalez-Foerster, est présenté, avec le soutien de l’Institut français, au sein de la Biennale de Venise qui se tient du 11 mai au 24 novembre 2019.