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Floralia, une oeuvre de Sabrina Ratté présentée sur IFdigital
Floralia est une série de quatre vidéos de l’artiste canadienne Sabrina Ratté. Elle nous plonge dans un univers végétal futuriste, à mi-chemin entre matière organique et technologie. Cette œuvre fait partie de la sélection Symbiose, réalisée par HACNUM - le Réseau national des arts hybrides et cultures numériques, sur IFdigital, le site de l’Institut français dédié à la création numérique française.
Des fictions dystopiques
Née à Québec en 1982, Sabrina Ratté travaille depuis une dizaine d’années dans les interstices entre réalité et virtualité. D’abord formée au cinéma à l’Université Concordia (Montréal) et à Paris VIII, ses œuvres sont autant de fictions spéculatives qui représentent un futur étrangement familier. Désormais basée à Marseille, Sabrina Ratté a été nominée pour le prix Sobey en 2019 et 2020, et multiplie les médiums : vidéo analogique, animation 3D, photographie, impression, sculpture, réalité virtuelle et installation. Sa première grande exposition personnelle en France a eu lieu en 2022 à la Gaîté Lyrique et a été particulièrement remarquée.
Une salle d’archive végétale
Floralia est une série de quatre vidéos qui peuvent être exposée sous la forme d'une installation ou de projections, et qui inclut aussi une grande impression murale et une version en réalité virtuelle. Cette œuvre, dont le titre fait à la fois référence à l’essai Staying with the Trouble de Donna Haraway et à la fête romaine des Floralies, prend la forme d’une salle d’archive où des végétaux modélisés en 3D sont stockés dans des présentoirs. Une vision dystopique d’un futur où la nature est devenue une matière virtuelle, en même temps qu’un document ambigu sur notre rapport à notre environnement.
Un futur si familier
Dans Floralia, les roses, les lilas, les hortensias ou les souches sont autant de matières synthétiques chatoyantes qui se prêtent au jeu du regard et de la fascination. Des interférences viennent pourtant régulièrement tordre et distordre cet univers végétal, qui semble alors faire corps avec les données et avec leur progressive corruption. Pour créer Floralia, Sabrina Ratté s’est également inspirée du roman de science-fiction Diaspora (1994) de l’auteur australien Greg Egan, qui décrit une vaste archive numérique conservant toutes les connaissances humaines. Il en résulte un monde à la fois séduisant et inquiétant : « qu’ils soient utopiques ou cauchemardesques » déclare ainsi Sabrina Ratté, « je fantasme de vivre dans les environnements que je crée ».
Une œuvre à la croisée de différents médiums
Artiste basée entre Montréal et Marseille, le travail de Sabrina Ratté a été montré à l’international, par des institutions comme le Musée Laforet (Tokyo), le Centre Pompidou, le Musée National des Beaux-arts du Québec (Québec), la Thoma Foundation (Santa Fe), le Centre PHI (Montréal), le Whitney Museum of Art (New York), le Chronus Art Center, (Shanghai) ou encore le Museum of the Moving Image (New York). Floralia a également été présentée aux participants du Focus XR, organisé par l’Institut Français, et l’oeuvre fait partie de la sélection SYMBIOSE réalisée par le réseau HACNUM sur la plateforme IFdigital.

Floralia est une oeuvre référencée sur IFdigital, le site de l'Institut français dédié à la création numérique française (art numérique, expérience immersive, jeu vidéo, livre innovant, médiation et éducation culturelle, webcréation).