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La Chapelle, un film de Jean-Michel Tchissoukou
Cinéma
#532
Oeuvre

2 min

La Chapelle, un film de Jean-Michel Tchissoukou restauré par la Cinémathèque Afrique

Dans La Chapelle, Jean-Michel Tchissoukou signe l'un des premiers films congolais réalisés après l'indépendance, où il raconte les contours d'une Afrique coloniale avec humour et intelligence. Resté invisible durant des années, le film est aujourd'hui restauré avec l’aide de la Cinémathèque Afrique de l'Institut français et a été diffusé en avant-première à l’Institut français de Brazzaville le 12 décembre 2023. 

© DR
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Un cinéaste rare

Né en 1942 à Pointe-Noire au Congo, Jean-Michel Tchissoukou est l'un des premiers cinéastes congolais après l'indépendance. Il suit, tout d'abord, des études de cinéma à Paris, à l'Institut national de l'audiovisuel (INA), mais aussi à l'Office de coopération radiophonique (OCORA). Lors de son retour au Congo, il travaille durant dix ans pour la chaîne de télévision nationale. C'est en 1970 qu'il réalise son premier film, un moyen métrage nommé Illusions, où il raconte les aventures d'un paysan qui cherche à rejoindre son frère à Brazzaville. Il signe son premier long métrage, La Chapelle, en 1979, avant de réaliser un deuxième film, M'Pongo, en 1982. Il y évoque le conflit générationnel et les changements culturels vécus par le Congo entre 1930 et 1960. Jean-Michel Tchissoukou décède en 1997 à Brazzaville. 

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Un film politique et méticuleux

Dans La Chapelle, une mission catholique d'évangélisation s'installe dans un village du Congo en plein cœur des années 1930. Le chantier de la chapelle peine toutefois à avancer face à des habitants réticents et respectueux de leurs traditions. Alors que le curé du village s'entoure des autorités, du chef de village et du sacristain, la réalisation des travaux continue à piétiner. Tous les personnages se mettent alors à élaborer un jeu politique, qui permet tant bien que mal au curé de dominer la situation. 

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Un témoignage toujours éloquent

Dans l'un des premiers films congolais réalisés après l'indépendance, Jean-Michel Tchissoukou veut décrire, avec humour et pertinence, les tensions qui existent entre les religions africaines traditionnelles et l’Église catholique au Congo. Le cinéaste met en scène un choc des cultures, une peinture de l'Afrique coloniale, qui dénonce la servitude et s'impose encore aujourd'hui comme un témoignage brillant d'une époque révolue. Jean-Michel Tchissoukou fait le pari gagnant de l'humour, mais donne également à réfléchir sur des conflits et des actes répressifs. 

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Une restauration diffusée en avant-première

La Chapelle est la première production de l'Office Nationale du Cinéma au Gabon : le film a connu un grand succès au moment de sa sortie. Il a remporté le Prix de l'authenticité au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au Burkina Faso en 1981. La Chapelle a été restauré par la Cinémathèque Afrique de l'Institut français et sera présenté en avant-première à l'Institut français de Brazzaville le 12 décembre prochain.