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La Jauría (La meute), un film récompensé par le Grand Prix de la Semaine de la Critique
Avec La Jauría, Andrés Ramírez Pulido signe un premier long métrage maîtrisé, qui narre une Colombie blessée à travers le portrait d'adolescents soumis à leur propre violence. Lauréat du Grand Prix de la Semaine de la Critique, le film a été soutenu par l'Institut français dans le cadre de la Fabrique Cinéma et de l'Aide aux cinémas du monde.
Une ascension fulgurante
Né le 29 mai 1989 à Bogota, en Colombie, Andrés Ramírez Pulido a suivi des études de cinéma à l'Université Nationale de Colombie, où il a obtenu un master en écriture créative. En 2012, il a fondé la compagnie Valiente Gracia, qui lui a notamment permis de produire son court métrage, El Edén, en 2016. Récompensé à Busan, au Caire et à Viña del Mar, il est parallèlement présenté à la Berlinale la même année. En 2017, son court métrage suivant, Damiana, est sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes, mais aussi à Toronto. Soutenu par l'Aide aux cinémas du monde, le FDC Proimagenes et le Hubert Bals Fund, son premier long métrage, La Jauría, remporte le Grand Prix du jury et le Prix SACD lors de la Semaine de la Critique, au Festival de Cannes 2022.
Un univers carcéral suffoquant
Dans ce premier long métrage, Andrés Ramírez Pulido raconte le parcours d'un jeune garçon, Elíu, incarcéré à la suite d'un meurtre dans un centre expérimental pour mineurs au sein de la forêt colombienne. Tandis que des tâches aussi harassantes que répétitives se succèdent, l'adolescent est envoyé dans un nouveau lieu, où il retrouve, par hasard, son ami d'enfance, complice de l'assassinat commis. Cet environnement carcéral devient alors le siège de douloureuses réminiscences et une troublante plongée dans un passé que l'on voudrait, avant tout, oublier.
Les tourments d'une Colombie meurtrie
Avec La Jauría, Andrés Ramírez Pulido élabore le portrait d'une génération colombienne au désespoir, engloutie sous un tourbillon de violence. Grâce à la puissance de son casting d'acteurs amateurs, il interroge les notions de vérité et de justice face à un monde qui enserre et étouffe. Dans ce film intense, installé dans un climat de tension permanente, le cinéaste dépeint tout un pays meurtri, qui cherche à se reconstruire après des années d'horreur. Sa mise en scène mystérieuse, équilibrée entre réalisme et onirisme, accompagne des personnages en quête de rédemption, loin des tourments et du poids de l'héritage familial.
Une première œuvre récompensée
Récipiendaire du Grand Prix du jury lors de la Semaine de la Critique 2022, ainsi que du Prix SACD au Festival de Cannes, La Jauría a été salué pour son audace et la personnalité de son metteur en scène. Ce film bénéficie notamment du double soutien de l'Institut français dans le cadre de la Fabrique cinéma 2018, mais aussi de l'Aide aux cinémas du monde 2020. L’œuvre d'Andrés Ramírez Pulido a également été primée sur scénario pour le Prix à la Création de la Fondation Gan 2019.
La Jauría de Andrés Ramírez Pulido est un long-métrage soutenu par la Fabrique Cinéma 2018. Ce programme accompagne de jeunes cinéastes de pays du Sud pour faciliter leur insertion sur le marché international du film.
En savoir + sur La Fabrique Cinéma
Le film a également été soutenu en 2020 dans le cadre de l’Aide aux cinémas du monde, qui apporte son soutien à des cinéastes étrangers sur des projets de films en coproduction avec la France, qu’il s’agisse de longs métrages de fiction, d’animation ou de documentaires de création.