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Les Filles d'Olfa, de Kaouther Ben Hania
Avec Les Filles d'Olfa, son quatrième long métrage, Kaouther Ben Hania invente un dispositif cinématographique inédit en mélangeant documentaire et fiction. À travers le portrait d'une mère de famille tunisienne confrontée à la disparition de ses deux filles aînées, elle interroge une société tunisienne hantée par le patriarcat et une violence sous-jacente. En compétition officielle au Festival de Cannes 2023 avec ce film, Kaouther Ben Hania était accompagnée, en 2015, par La Fabrique Cinéma de l’Institut français, pour La Belle et la Meute.
Ses films L'Homme qui a vendu sa peau, La Belle et la meute et Le Challat de Tunis sont également diffusés à l'international par l'Institut français avec la plateforme IFcinéma.
Une cinéaste qui interroge les rapports hommes/femmes
Réalisatrice et scénariste tunisienne, Kaouther Ben Hania étudie de 2002 à 2004 à l’École des arts et du cinéma de Tunis. Durant ces années, elle réalise plusieurs courts métrages, dont La Brèche, avant d'entamer une formation à La Fémis. Dès 2007, elle reprend ses études à l'université Sorbonne-Nouvelle de Paris et se lance dans la création de trois longs métrages. En 2014, elle réalise Le Challat de Tunis, une satire sociale sur les rapports entre femmes et hommes, puis La Belle et la Meute, en 2017, sélectionné dans la section Un certain regard au Festival de Cannes. Avec son troisième film, L'Homme qui a vendu sa peau, elle est sélectionnée aux Oscars en 2021. Deux ans plus tard, son quatrième film, Les Filles d'Olfa, est diffusé en compétition officielle au Festival de Cannes.
Un dispositif cinématographique inédit
Les Filles d'Olfa suit le quotidien d'Olfa, une Tunisienne mère de quatre filles, qui doit faire face à la disparition de ses deux aînées. Pour combler le vide laissé par leur absence, la réalisatrice Kaouther Ben Hania invite des actrices professionnelles pour les remplacer et crée un dispositif cinématographique inédit. Grâce à ce concept, elle entame une relecture de l'histoire d'Olfa et de ses filles. Le film devient alors un voyage dans l'intimité d'une famille, qui mêle l'espoir, la rébellion, la violence, mais aussi la transmission et la sororité.
Le portrait d'une famille déchirée
Dans Les Filles d'Olfa, Kaouther Ben Hania raconte comment et pourquoi les deux filles aînées d'une mère tunisienne disparaissent sans laisser de traces. Dans ce chemin habile et inédit entre documentaire et fiction, elle brise le quatrième mur pour signer le portrait bouleversant d'une famille déchirée. En invitant le spectateur à entrer dans l'intimité de ces femmes, Kaouther Ben Hania esquisse la peinture complexe et torturée d'une société tunisienne hantée par ses maux. Du patriarcat à une violence masculine récurrente, elle narre une révolution inévitable dans une mise en scène à la fois passionnante et émouvante.
Une présentation cannoise auréolée de succès
Sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes 2023, Les Filles d'Olfa a été vendu dans plus de vingt-cinq pays à travers le monde. L'Institut français de Tunisie a notamment soutenu la venue des comédiens du film à Cannes. Il a été récompensé par l'Œil d'Or du documentaire, ex-æquo avec La Mère de tous les mensonges d'Asmae El Moudir. Il a, par ailleurs, remporté le prix de la Citoyenneté, présidé par Maria de Medeiros, tout comme le Prix de la 8e Semaine du Cinéma Positif, ainsi que la mention spéciale du jury du 27e Prix François-Chalais.
L'Homme qui a vendu sa peau, La Belle et la meute et Le Challat de Tunis sont diffusés à l'international par l'Institut français. L’Institut français propose un catalogue de plus de 2 500 titres permettant au réseau culturel et à ses partenaires de diffuser des films français dans le monde. En savoir + sur IFcinéma