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"Mi Bestia", un film de Camila Beltrán
Cinéma
#561
Oeuvre

5 min

"Mi Bestia", un film de Camila Beltrán

Avec Mi Bestia, la cinéaste colombienne Camila Beltrán réalise un premier long métrage, qui mélange récit d’émancipation et tentation du fantastique. Dans le folklore de son pays natal, elle s’intéresse à une étrange prophétie et aux réactions qu’elle provoque sur une jeune adolescente. Sélectionné à l’ACID en 2024, le film est soutenu par l’Aide aux cinémas du monde, co-géré par l'Institut français et le CNC. Focus sur le film à l'occasion de sa sortie dans les salles françaises, le mercredi 4 septembre. 

© New Story
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Sous l’influence de la Colombie

Née en 1984 à Bogota en Colombie, Camila Beltrán s’est lancée dans le cinéma en parallèle de ses études d’arts, suivies dans l’université de sa ville natale. Elle a ensuite rejoint l’école supérieure d’arts de Paris-Cergy, où elle s’est fait remarquer avec des réalisations expérimentales, capables d’inventer son propre style. Inspirée par le “groupe de Cali”, un mouvement artistique colombien ayant créé une contre-culture cinématographique, elle dirige ses trois premiers courts métrages, La Fiesta (2006), Le Soleil Brille (2007) et La Mala Hija (2010). Elle s’essaie, par la suite, à la fiction avec les deux courts Pedro Malheur, en 2013, et John Marr, en 2016. Son premier long métrage, Mi Bestia, est présenté à l’ACID lors du Festival de Cannes en 2024. 

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Le diable au corps

Dans Mi Bestia, Camila Beltrán filme la ville de Bogota en 1996 aux prises avec la survenue d’une éclipse lunaire. À l’occasion de cet événement, toute la population est soudainement paniquée à l’idée de voir apparaître le diable. Au cœur de ces inquiétudes, une jeune adolescente, Mila, s’interroge sur l’évolution des choses et une succession de coïncidences étranges. À mesure que l’échéance se rapproche, le monde lui semble devenir plus effrayant, mais c’est sa propre transformation qui va bientôt lui poser de réels problèmes. 

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Un récit fantastique d’émancipation

Le premier long métrage de Camila Beltrán emprunte autant aux récits d’émancipation qu’aux films fantastiques, où les bêtes ne sont jamais loin de nous. En surfant sur les craintes d’une prophétie, elle installe une atmosphère troublante, quasiment mystique, qui raconte le difficile passage à l’âge adulte et la transformation douloureuse du corps. La cinéaste s’inspire de ses propres souvenirs et des légendes urbaines colombiennes pour livrer un film intense, tout en caméra portée, dopé à une énergie communicative et à des personnages percutants. 

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Un film soutenu par l’Aide aux cinémas du monde

Alors que Camila Beltrán a déjà été reconnue pour son travail grâce à ses courts métrages, son premier long métrage, Mi Bestia, a été sélectionné à l’ACID au Festival de Cannes en 2024. Il a également reçu le Prix Arte Kino et a été lauréat du Moulin d’Andé, une structure qui encourage l’accès et la transmission de l’art et de la culture à tous. Le film a notamment été soutenu par différentes aides à la production, à l’écriture et au co-développement. Il bénéficie de l’Aide aux cinémas du monde, co-gérée par l’Institut français et le CNC. Cette aide reste réservée à des projets de longs métrages de fiction, d’animation ou de documentaire de création destinés à une première exploitation en salle de spectacle cinématographique.