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Mortelle Adèle, de Mr Tan (Antoine Dole) et Diane Le Feyer
Une petite fille rousse est devenue un phénomène de bande dessinée : avec son tempérament rebelle et son franc-parler désarmant, Mortelle Adèle a conquis le cœur des 8-12 ans. Son auteur Mr Tan (Antoine Dole) et sa dessinatrice Diane Le Feyer, développent jour après jour un univers drôle et méchant.
Adèle en tandem
À 14 ans, Antoine Dole imagine le personnage d’Adèle et en dessine les premières esquisses dans ses cahiers d’écolier. Né en 1981, le jeune homme publie d’abord plusieurs romans en littérature « jeunes adultes » – dont Je reviens de mourir, en 2008, aux éditions Sarbacane – avant d’emprunter le nom de plume de Mr Tan et de retrouver Adèle pour en raconter les aventures.
En 2012, les quatre premiers tomes de Mortelle Adèle (Tout ça finira mal, L’enfer c’est les autres, C’est pas ma faute et J’aime pas l’amour) paraissent aux éditions Tourbillon. Les dessins sont d’abord réalisés par Miss Prickly, jusqu’à ce que Diane Le Feyer prennent le relais à partir du tome 8 – la série en compte 16 aujourd’hui.
De son côté, Diane Le Feyer a commencé sa carrière dans le jeu vidéo et le dessin animé, avant de se spécialiser dans les publications jeunesse (elle collabore aux séries Loulou de Montmartre ou Stellina chez Bayard Presse) – et, à partir de 2014, d’entrer dans l’univers de Mortelle Adèle.
Une petite fille dure à vivre
Petite fille rousse à couettes, Mortelle Adèle passe son temps à torturer son chat Ajax et redouble d’imagination pour imposer ses règles autour d’elle : à ses parents, à son oncle adoré, à ses camarades de classe ou à sa grand-mère, qui tient l’affiche du tout dernier volet en date de la série, sorti en 2019, Jurassic Mamie.
Mortelle Adèle explique : « Mes parents ont besoin d’un peu de temps pour eux, soi-disant parce que je suis trop dure à vivre… Bonjour les légumes à tous les repas et les remèdes de grand-mère bizarres ! » Intrépide et sans filtre, Adèle tient tête au troisième âge...
Mortel phénomène
« J’étais très timide et il y a plein de choses que je n’osais pas dire aux autres », explique l’auteur Antoine Dole à propos du personnage qu’il a imaginé adolescent. « Pour réduire cette distance entre les autres et moi, je dessinais Mortelle Adèle et je lui faisais dire des bêtises. C’était un moyen de faire rire les gens, de me faire des copains et de transmettre des messages que je gardais un peu trop pour moi. »
Mortelle Adèle est devenue une icône chez les 8-12 ans, qui en apprécient le franc-parler et le tempérament désobéissant. Un modèle qui séduit aussi bien petites filles que petits garçons.
Icône française
Avec plus de 2,5 millions d’exemplaires vendus en France, le succès de Mortelle Adèle n’en finit pas de s’amplifier et de se décliner, avec, désormais, une série spécifiquement dédiée au chat d’Adèle, Ajax, une chanson en duo avec Aldebert en 2018 (« Poussez-vous les moches ! »), un trimestriel à son nom en 2019 (Mortelle Adèle, le magazine interdit aux nazebroques), sans compter stickers, applications mobiles et autres jeux de société.
Une success story à la française, dans la pure tradition des bandes dessinées familiales et populaires, et qui s’exporte à l’étranger, notamment en Italie.

En 2020, Mortelle Adèle fait partie des oeuvres mises à l'honneur lors de l'exposition « Le renouveau de la BD jeunesse ».
Cette exposition soutenue par l'Institut français, permet de découvrir les œuvres de la nouvelle génération des auteurs de BD français et francophones dont le talent est reconnu en France mais également à l’étranger.
En savoir + sur l’exposition « Le renouveau de la BD jeunesse »