Patience mon amour, une websérie de Camille Duvelleroy

Depuis près de dix ans, Camille Duvelleroy écrit et produit des fictions et des documentaires transmédias. Travaillant principalement en indépendante, cette passionnée de réseaux sociaux expérimente depuis Toulouse avec toutes les formes possibles : réalité virtuelle, réseaux sociaux, ou bande dessinée interactive. En 2018, aux côtés de l’auteur Jacques Goldstein et du dessinateur Alex W. Inker, elle signe la bande dessinée documentaire interactive Panama Al Brown, produite par Bachibouzouk. Récemment, elle a aussi réalisé Lady Sapiens VR, un film en réalité virtuelle qui nous plonge dans la peau d’une femme au paléolithique.    

Patience mon amour est une websérie destinée exclusivement à la plateforme Instagram, où elle est diffusée sur le compte d’Arte France sous la forme de stories. Pendant ces 31 épisodes d’une durée d’environ deux minutes, on suit le parcours en PMA semé d’embûches d’un couple formé par Gabrielle (Sophie de Fürst) et Alice (Isabelle Joly). Filmée en format vertical et entrecoupée de sms, cette fiction aborde avec humour et sensibilité les difficultés rencontrées par ces deux femmes. Elles se retrouvent ainsi confrontées à l’échec, au regard et au jugement des autres, et aux conflits qui peuvent naître au sein d’un couple quand le désir d’enfant est contrarié.

Pour écrire Patience mon amour, Camille Duvelleroy s’est inspirée de sa propre expérience. Confrontée à la longueur et aux multiples difficultés de ce parcours, elle souhaitait que ce processus, au-delà de la naissance d’un enfant, donne aussi vie à un récit. Une histoire à déployer sur les réseaux sociaux, une plateforme qu’elle connaît bien et avec laquelle elle expérimente depuis des années. En proposant des contenus qui se visionnent par courtes sessions sur smartphone, l’objectif est d’investir un objet technologique où se jouent déjà la plupart de nos drames et de nos joies intimes.

Hasard du calendrier, Patience mon amour a été diffusé sur Instagram au même moment où l’Assemblée nationale votait l’ouverture définitive de la PMA aux lesbiennes et aux femmes seules. Si la série se déroule en 2016, elle reste cependant d’actualité dans la mesure où elle explore sans tabous les embûches, mais aussi les joies, d’un parcours que la réalisatrice tient à démystifier et qui n’a rien selon elle du « conte de fée ». Très documentée, elle aborde plusieurs parcours possibles : insémination artificielle en Espagne, donneur « artisanal », etc. Une version plus courte, qui résume l’intrigue, est par ailleurs disponible sur le site d’arte.tv, sous la forme d’un court-métrage intitulé Encore un peu de patience mon amour.