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Personal Accounts, de Gabrielle Goliath
#6
Oeuvre

2 min

Personal Accounts, de Gabrielle Goliath

Personal Accounts de Gabrielle Goliath est une œuvre faite d’éloquents silences et balbutiements : ceux des victimes de violences conjugales et sexuelles. Elle a reçu le Prix Institut français, Afrique en créations à la Biennale de Bamako 2017.

Personal Accounts (Brenda, Charmaine, Christolene, Mercia, Zipho), 2013, 5-channel video installation, lengths variable
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Militer par l’art

Artiste sud-africaine née à Kimberley en 1983, Gabrielle Goliath travaille actuellement à Johannesburg. Son travail, surtout composé de vidéos et de performances, engage le visiteur en l’encourageant à réfléchir aux enjeux politiques et sociaux de la violence – et notamment des violences faites aux femmes, sujet qu'elle explore avec Personal Accounts (2013). 

 

Artiste reconnue et primée en Afrique du Sud, Gabrielle Goliath y a exposé seule et au sein d’expositions collectives africaines ou sud-africaines, comme avec sa série de photos Faces of War (2014), qui invite à repenser le visage donné aux violences conjugales.

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Cinq histoires inaudibles

L’installation Personal Accounts est une série de cinq vidéos réalisées par Gabrielle Goliath et diffusées de façon simultanée sur différents écrans ou à la suite les unes des autres sur un écran unique. 

 

Ces vidéos représentent cinq femmes de différents âges et de différentes origines, dont le visage est filmé en gros plan. Chacune raconte son histoire, faite de violences conjugales et parfois de viols. 

 

Un récit qui se passe de mots, que l’artiste a retirés des interviews, pour n'en garder que les soupirs, les hésitations, les éclaircissements de gorge, les silences et la présence physique des femmes.

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Redonner la parole aux victimes

Créée en 2013, Personal Accounts offre une réflexion sur les enjeux des violences conjugales et sexuelles, et sur la place de la parole. En retirant le récit pour n’en garder que les blancs, Gabrielle Goliath interroge l’instrumentalisation des témoignages de victimes et le silence qui peut leur être imposé par la société. Son objectif est d’être un intermédiaire qui redonne de la visibilité à ces femmes. 

 

L’œuvre succède à Roulette (2012), une installation qui laissait entendre un coup de feu toutes les six heures. Car c’est à cette fréquence que les femmes perdent la vie sous les coups de leur partenaire, en Afrique du Sud...

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Un écho international

Personal Accounts avait été exposé au Musée juif de New York à l’automne 2015 au sein de la sélection sud-africaine de l’exposition « Sights and Sounds : Global Film and Video ». L’œuvre a été présentée dans le cadre des 11e Rencontres de Bamako en décembre 2017 et janvier 2018.

 

La visibilité internationale de Personal Accounts se rapproche de celle de son œuvre Elegy (2011), performance qui met en scène des veillées funéraires pour des femmes victimes de violences, présentée au Spielart Festival (Munich) ou encore à l'Université de Duke, aux États-Unis, en 2017.

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L'Institut français et le projet

Personal Accounts a reçu le Prix Afrique en créations de l’Institut français et le prix du Jury des Rencontres de Bamako 2017. 

 

L’Institut français est co-producteur, avec le ministère de la Culture du Mali, des Rencontres de Bamako – Biennale africaine de la photographie, principale manifestation consacrée à la photographie et à l’image africaines.