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Pollock, de Fabrice Melquiot et Paul Desveaux
Joué en 2018 au Abrons Arts Center de New York, Pollock ranime sur scène le duo tumultueux du peintre américain, chef de file de l’expressionnisme abstrait, et de sa compagne, Lee Krasner.
Première collaboration
Récompensé en 2008 par l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre, Fabrice Melquiot, directeur du Théâtre Am Stram Gram de Genève, s'est tout d'abord fait connaître en tant que dramaturge, pour ses pièces à destination des enfants, notamment Bouli Miro, présentée à la Comédie-Française en 2003. La même année, il est auteur associé à la Comédie de Reims et crée L'Inattendu ainsi que Le Diable en partage.
Paul Desveaux est, quant à lui, directeur de la Compagnie l'Héliotrope, qu'il a fondée en 1997. Touche-à-tout, il travaille sur un répertoire très large, du théâtre à la danse, en passant par le cirque. En 2007, il met en scène Les Enfants terribles, opéra de Philip Glass.
Fabrice Melquiot et Paul Derveaux montent Pollock au Abrons Arts Center de New York, en 2018.
Dans l'atelier de Jackson Pollock
Le Pollock de Fabrice Melquiot et Paul Desveaux évoque l'intimité du chef de file de l’expressionnisme abstrait et de sa compagne, dans l'atelier du peintre, suggéré par une scénographie simple : des pots de peinture et des cadres couverts de toiles plastiques. Le texte redonne son importance à Lee Krasner, artiste de talent elle aussi, qui a sacrifié sa carrière au profit de celle de Pollock.
Plutôt que de dresser le portrait des deux artistes, la pièce s'intéresse au processus de création artistique. S'appuyant sur la technique particulière de Pollock – son geste a trait à la danse quand il projette la couleur sur la toile –, la pièce offre une mise en scène très chorégraphiée.
Une première en France
C'est à New York, en 1998, à l'occasion de la rétrospective organisée par le Whitney Museum que Paul Desveaux découvre le travail de Jackson Pollock. Fasciné par les toiles de l'artiste, le metteur en scène imagine une première scénographie pour un spectacle qui lui serait consacré. Il propose, en 2007, à Fabrice Melquiot d'écrire un texte qui sera mis en scène en 2009 en France à la Maison de la Culture de Bourges.
Cette création marque le début d'une collaboration entre les deux hommes. Pollock est le premier opus d'un cycle de portraits consacrés à des artistes américains : il y aura également Pearl, sur Janis Joplin montée en 2013 et Diane, Self-portrait, autour de la photographe Diane Arbus, qui n'a jamais été montée.
Une seconde version aux États-Unis
Quelques années après avoir monté Pollock en France, Paul Desveaux et Fabrice Melquiot, animés par l'envie de voir leurs personnages interprétés dans leur langue natale, décident de retenter l'expérience aux États-Unis.
Le texte est traduit en anglais par Kenneth Casler et Myriam Heard et présenté sous la forme d'une lecture jouée à l'ambassade de France de New York, en 2015. Il remporte un franc succès et l'Abrons Arts Center à New York décide d'accorder quatre dates de représentation à la pièce : la version américaine de Pollock est présentée, en février 2018, avec Jim Fletcher dans le rôle de Jackson Pollock et Brigit Huppuch dans celui de Lee Krasner.

Pollock est monté à New York avec le soutien de l’Institut français dans le cadre de son programme Théâtre Export qui permet aux metteurs en scène français de réaliser une création théâtrale à l’étranger. La pièce bénéficie également du partenariat entre l’Institut français et la région Normandie.
L’Institut français s’associe à 21 collectivités territoriales pour le développement des échanges artistiques internationaux.
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