Rêve quantique, le jour où j'ai imaginé l'océan, de Virgile Novarina, Walid Breidi et LABOFACTORY (Jean-Marc Chomaz et Laurent Karst)

Né en 1976, Virgile Novarina a suivi des études de mathématiques et de physique avant de s'intéresser à l'exploration de son propre sommeil dans des livres, des photos ou encore des vidéos. Depuis 2006, il réalise régulièrement des performances intitulées « En somme » où il s'endort dans des galeries d'art ou des musées. Walid Breidi est, quant à lui, un compositeur franco-libanais, créateur d'installations numériques et multimédias interactives. Aux côtés du collectif artistique LABOFACTORY, ils ont créé Rêve quantique, le jour où j'ai imaginé l'océan, afin de poursuivre leurs recherches sur les arts et les sciences. 

Conçue en équipe de 2018 à 2020 au Laboratoire d'Hydrodynamique CNRS – École Polytechnique, l'installation-performance Rêve quantique s'intéresse aux différents états de notre cerveau lorsque nous dormons. Plongé dans la pénombre, un dormeur équipé de capteurs entre en interaction avec un objet, une cuve transparente, où l'eau contenue se projette au sol dans un jeu d'ombre et de lumière. Dans cette perspective, l'activité évanouie du cerveau en plein sommeil se retrouve, peu à peu, dévoilée en temps réel. Grâce à un casque d'ondes EGG, le compositeur Walid Breidi y installe une nouvelle sorte d'instrument de musique visant à créer une mélodie à partir des ondes cérébrales. 

Avec Rêve quantique, le jour où j'ai imaginé l'océan, les différents collaborateurs ayant imaginé cette installation ont souhaité relier deux insondables : le sommeil profond et l'océan. Dans cette illusion de vouloir comprendre le sommeil en plaçant des électrodes pour capter des signaux cérébraux, la mesure des ondes permet de s'informer sur l'activité du dormeur. Toutefois, il n'est pas réellement possible pour la science d'accéder à ces mesures, tout comme il ne lui est pas envisageable d'atteindre la profondeur de l'océan. À ce stade, l'installation-performance rend compte de cette imperméabilité à la science pour le sommeil et l'océan, qui restent opaques, imaginaires et échappent à toute analyse. 

Grâce au soutien de la Chaire « arts & sciences » de l’École polytechnique, de l'ENSAD-PSL et de la Fondation Daniel et Nina Carasso, l'installation-performance Rêve quantique a été présentée, en avant-première, au Musée des arts et métiers lors de la Nuit des idées 2020 coordonnée par l'Institut français. Après la première exposition de Rêve quantique au Festival accè)s( de Pau en octobre 2021, l'installation s'est rendue à la Biennale La Science de l'Art pour la Piscine d'en Face, mais aussi à la Biennale Némo de l'ENS Paris Saclay.