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Soula, prix coup de cœur de la Cinémathèque afrique lors de Final Cut in Venice
Avec Soula, Salah Issaad signe un premier long métrage puissant sur la condition féminine en Algérie et le poids des conventions. Multi-récompensé en festivals, le film met en scène une histoire vraie, celle de Souheila Bahri, où la quête désespérée d'une mère se transforme en road-movie palpitant.
Le film est disponible, sur IFcinéma, pour des projections dans les établissements culturels français à l’étranger.
L'appel du cinéma
Né le 23 décembre 1989 à Batna, en Algérie, Salah Issaad a grandi dans une famille d'éditeurs, qui lui a inculqué l'amour des lettres et de l'art. Après l'obtention d'un baccalauréat littéraire, il démarre, tout d'abord, des études de droit. Il décide toutefois de s'orienter rapidement vers le cinéma et réalise une licence à Paris VIII. Il continue sa formation à l'ARFIS afin de poursuivre son apprentissage et reçoit un diplôme de réalisateur metteur en scène à l’École Factory de Villeurbanne. Parallèlement, il dirige ses premiers films et fait ses armes dans le court métrage avec des œuvres remarquées telles que Je suis inespérée ou Je suis Cendrillon de Damas, sélectionnées au Nikon Film Festival. En 2019, il se lance dans la réalisation de son premier long métrage, Soula.
L'itinéraire d'une mère
Dans ce long métrage éponyme, Soula est une jeune mère célibataire, qui doit quitter précipitamment le foyer familial au sein duquel elle vivait avec sa fille, encore bébé. Voulant à tout prix protéger son enfant, elle l'emmène à travers les routes d'Algérie, dans l'espoir de trouver un abri fiable pour la nuit. Alors que les voitures et les rencontres se succèdent, mère et fille vont vivre une aventure aux allures de tragique road-trip, où quête d'une vie meilleure et violence du réalisme social s'entrechoquent.
Un hommage aux femmes isolées
Pour son premier long métrage, Salah Issaad joue sur la propre réalité de son actrice principale, Souheila dite « Soula » Bahri, elle-même mère célibataire rejetée par les siens. Par le prisme de cette histoire, le réalisateur rend un hommage vibrant à toutes les femmes célibataires, épouses, mères ou divorcées, qui ont subi la maltraitance, sous le prétexte d'une situation prétendument déshonorante. Il pointe ainsi du doigt une condition féminine encore fragile au cœur d'une société contemporaine toujours conservatrice sur ces questions.
Une brillante route des festivals
Projeté dans de nombreux festivals, Soula a reçu un accueil chaleureux et des récompenses prestigieuses lors de ses présentations. Lors du Final Cut in Venise en 2020, il a ainsi obtenu le Prix Coup de Cœur de la Cinémathèque Afrique. Après avoir été Mention spéciale du Prix Bouamari-Vauthier et Grand prix du 38e Festival international du cinéma méditerranéen d'Alexandrie, le film a récemment fait forte impression durant le 26e Avanca Film Festival au Portugal. Il a été couronné par la distinction du meilleur film, de la meilleure cinématographie/photographie, remise au directeur de la photographie, Arthur Fanget, ainsi que par le prix IFFS de la Fédération internationale des films de société.