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Un certain M. Piekielny, de François-Henri Désérable
François-Henri Désérable part en Lituanie en quête de M. Piekielny, un personnage du roman La Promesse de l'aube de Romain Gary. S'il n'existe pas, alors il faudra l'inventer pour rendre hommage à l'écrivain fantasque.
Un hockeyeur devenu auteur
François-Henri Désérable est né le 6 février 1987 à Amiens. Cet ancien joueur de hockey sur glace est à présent écrivain à plein temps. C’est en 2012 qu’il publie une première nouvelle sur la mort de Danton, sous le titre Clic ! Clac ! Boum !. Son premier roman, Tu montreras ma tête au peuple, paraît en 2013 aux éditions Gallimard. Il écrit ensuite en 2015 Évariste, consacré à la vie du mathématicien Évariste Galois, qui remporte le prix des Lecteurs de L'Express–BFMTV et le prix de la biographie. En 2017, son roman Un certain M. Piekielny est sélectionné pour le Goncourt et le Prix Renaudot.
Un hommage à Romain Gary
Dans Un certain M. Piekielny, François-Henri Désérable part à la recherche du voisin d'enfance de Romain Gary, mentionné au détour d’une phrase dans La Promesse de l'aube. Ce personnage fascine l'auteur, au point qu’il en fait le centre de son roman.
À travers M. Piekielny, c'est en réalité Romain Gary que l'on redécouvre grâce à de nombreuses anecdotes glanées au fil des recherches de l'auteur. Réalité et fiction se mêlent ainsi à chaque page pour fournir une histoire riche en symboles. M. Piekielny ne serait-il pas finalement l’incarnation de tous les Juifs de Vilnius morts dans les camps ?
À la recherche de M. Piekielny
C’est à l'occasion d'un enterrement de vie de garçon que François-Henri Désérable se rend à Vilnius, capitale lituanienne autrefois appelée Wilno, en 2014. Il se retrouve alors par hasard devant le numéro 16 de la rue Grande-Pohulanka et sa plaque commémorative : « L'écrivain et diplomate français Romain Gary a vécu de 1917 à 1923 dans cette maison. » François-Henri Désérable repense alors à la phrase de La Promesse de l'aube de Gary : « Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny... ».
Presque malgré lui, Désérable se lance alors dans une enquête sur ce fameux voisin, qui durera plus de deux ans. Malgré ses recherches dans le registre des habitants de la rue et les archives des camps de concentration, l'auteur reste sur sa faim. Son imagination prend alors le relai.
Sur les traces de la culture yiddish
En découvrant Vilnius, François-Henri Désérable est touché par cette « Jérusalem de la Lituanie ». Il s'intéresse à sa culture yiddish presque disparue, à ses synagogues détruites pendant la guerre – sur les 600 existantes en 1940, il n'en reste qu'une seule aujourd'hui – et au sort des milliers de Juifs assassinés – 60 000 juifs vivaient à Vilnius avant la guerre contre à peine 1 200 de nos jours. Plus qu'un roman, Un certain M. Piekielny répond à un devoir de mémoire autour de l'histoire tragique de cette ville.
Ce roman a été publié en Lituanie mai aussi en Albanie, en Roumanie, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Russie et Turquie.

François-Henri Désérable a été lauréat du programme Stendhal en 2015.
Le programme Stendhal permet à des auteurs français ou résidant en France de partir dans un pays étranger travailler à un projet d’écriture en lien avec le pays.