Lauréate 2022 du programme de résidence de l’Institut français à la Cité internationale des arts, Nooshin Shafiee est une jeune photographe iranienne diplômée des Beaux-Arts de Téhéran. 

Nooshin Shafiee a eu plusieurs expositions personnelles : l’une au Badisches Landesmuseum de Karlsruhe – Allemagne (2019-2020) et trois à la Emkan Gallery de Téhéran – Iran (Daaj – 2016, Fun Fair– 2018 et Batten – 2020). Elle a également participé à des expositions collectives dont Iran : année 38 au Rencontres d’Arles de 2017. 

Au long de ses études, Nooshin Shafiee découvre le travail des grands maîtres français de la photographie comme Eugène Atget, Jacques Henri Lartigue, Henri Cartier-Bresson ou encore Brassaï. L’œuvre de William Klein attire tout particulièrement son attention. 

Pourtant, c’est dans sa propre relation à Téhéran qu’elle ressent la profonde connexion de chacun de ces artistes avec la ville de Paris. « It is almost seven years that I have been obsessed with urban photography and Tehran has been my main object of desire » (2021). 

Après avoir photographié et découvert Téhéran, Nooshin Shafiee mène des recherches à Paris selon le même processus, découvrant sa propre individualité à travers la ville et projetant de publier un livre-photo inspiré de l’ouvrage Paris + Klein (2002). 

La série Batten (2018-2020), présentée ici, révèle le squelette de la ville de Téhéran et ses constructions de fortune, architectures fragiles menaçant de s'effondrer à tout moment. 

Nooshin Shafiee s’attache aux situations éphémères, aux constructions abandonnées synonymes d’un étalement urbain chaotique, observant la présence humaine à travers les signes et sillages laissés dans la ville. 

Soulignant des fragments urbains par ses photographies au flash, l’artiste les isole de leur environnement afin d’en révéler les aspérités. Nooshin Shafiee fait ici le lien entre ces objets et sa propre situation d’insécurité à Téhéran.