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« The Sun and the Set », de Latifa Echakhch
2 minLe BPS22 accueille jusqu’au 16 août à Charleroi la première grande exposition muséale consacrée sur le sol belge à Latifa Echakhch, artiste récemment choisie pour représenter la Suisse lors de la Biennale de Venise 2022.
Prenant en compte les particularités architecturales du musée, l’artiste franco-marocaine crée une déambulation composée d’une succession de paysages personnels, comme autant d’arrêts sur image, à travers 70 œuvres – pour certaines conçues pour l’occasion. Une exposition en forme de rétrospective, qui se veut un bilan du parcours artistique de Latifa Echakhch.

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2/11« The Sun and the Set », vue de l’exposition
Née en 1974, Latifa Echakhch pratique la peinture, la sculpture, la vidéo et l’installation. Elle puise son inspiration dans ses souvenirs, les événements politiques qui l’ont marquée, la littérature, la musique et la poésie. Si les paysages romantiques de son enfance ont eu un profond impact sur son esthétique et sa sensibilité, son vocabulaire formel est influencé par le minimalisme et l’histoire de l’art des années 1960-1970.

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3/11Tour de Babel, 2010-2011
Après avoir vécu, pendant plusieurs années à Paris, Latifa Echakhch vit et travaille aujourd’hui à Martigny, dans les Alpes suisses. Récompensée du prestigieux prix d’art contemporain Marcel Duchamp, en 2013, et du Zurich Art Prize en 2015, l’artiste a, aujourd’hui, acquis une reconnaissance internationale. Elle est représentée par les galeries Kamel Mennour (Paris/Londres), Kaufmann Repetto (Milan/New York), Dvir (Tel Aviv/Bruxelles) et Metro Pictures (New-York).

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4/11« The Sun and the Set », vue de l’exposition
Le titre de l’exposition fait à la fois référence au coucher de soleil et au set artistique ou théâtral – l’installation d’une scène, l’assemblage de décors et d’objets définissant une scène d’action. Latifa Echakhch a souvent utilisé le potentiel d’activation du décor. Les grands rideaux peints présentent des paysages au coucher de soleil, chacun étant lié à une histoire personnelle vécue par l’artiste.

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5/11À chaque stencil une révolution, 2007, Sans titre (encrages)
Latifa Echakhch recouvre ici les cimaises de feuilles de carbone bleu. L’artiste combine une référence au bleu Klein et au bleu outremer des paysages romantiques avec le bleu carbone des tracts politiques. Le titre fait référence aux mots prononcés par Yasser Arafat à la fin des années 1960 pour décrire l’enchaînement des revendications politiques et sociales au niveau mondial.

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6/11Crowd Fade, 2017
La surface de cette peinture murale représentant une foule de manifestants portant des banderoles est gravement écaillée – comme si les bâtiments eux-mêmes s’effondraient. Dans le contexte d’uneépoque marquée par mes turbulences politiques, économiques et environnementales, l’œuvre suggère la perte des illusions, l'insécurité et l'instabilité, ainsi que l’effondrement de visions communes à l’humanité toute entière.

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7/11Mer d’encre, 2012
Cette installation, composée de chapeaux melon noirs posés sur leur calotte et remplis d’encre noire, renvoient à Magritte, à Chaplin ou encore à la série télévisée Chapeau melon et bottes de cuir. L’œuvre symbolise plus largement la figure du poète, du créateur, dont les encres s’apprêtent à se déverser sur le sol pour y faire jaillir formes et paroles.

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8/11Sans titre (L_indépendante), 2020
Une des figures-clés qui organise, à la fois implicitement et explicitement, la démarche de Latifa Echakhch est celle du fantôme. Dans nombre de ses œuvres, l’artiste brille en effet par son absence. Elle présente toujours les vestiges d’une action qui a eu lieu, qu’elle a provoquée et exécutée elle-même, mais ne se met jamais en scène. L’artiste occulte systématiquement la présence des corps, au profit des traces que ceux-ci ont laissées.

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9/11Le thé de Saïd, 2010
Une petite théière est prête à accueillir l’eau de pluie d’une gouttière qui court le long de la toiture du BPS22. Latifa Echakhch reproduit ici le geste de son oncle Saïd qui l’a toujours fasciné. En raison de l’accès limité à l’approvisionnement en eau, à Khouribga, au Maroc, celui-ci avait l’habitude de poser une théière sous la gouttière de sa maison pour la remplir d’eau et ensuite préparer son « thé spécial ».

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10/11Sans titre (Pole Dancer), 2011
Au sol, Latifa Echakhch place des habits de fanfare et des instruments de musique, ou encore des tenues de gogo danseur. Ces costumes évoquent l’absence du corps, notion qui joue un rôle majeur dans l’œuvre de l’artiste. Arrachés à leurs contextes respectifs, ces objets sont dépossédés de leur contenu anecdotique et de leur rigidité formelle pour ne conserver que l’intensité du propos allégorique.

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L'Institut français et le projet

L’Institut français soutient l’exposition de Latifa Echakhch au BPS22 dans le cadre de son appel à projet IF_Monographies.