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Portrait
Cinéma

Alassane Sy

J’aime l’idée que l’on n’utilise pas simplement les images pour raconter des histoires, mais pour changer les choses. Le cinéma est un art incroyable.

Fondateur du magazine Nataal, Alassane Sy est surtout connu en tant qu’acteur et réalisateur. Symbole du multiculturalisme et précurseur des grandes tendances artistiques de l’Afrique, ce Mauritanien installé à Londres a à cœur de valoriser le Sénégal.

Publié le 14/07/2020

2 min

Enfant, Alassane Sy a fuit la Mauritanie pendant le conflit qui oppose son pays natal au Sénégal à partir de 1989. Il grandit au Sénégal avant de s’installer en France et d’entamer une carrière de mannequin entre Londres et New York. C’est lors d’une séance photo qu’il fait la connaissance d’Andrew Dosunmu, photographe nigérian qui s’apprête à réaliser Restless City. Immédiatement convaincu du potentiel d’Alassane Sy, il lui offre le rôle principal du film. Restless City, qui connaît un beau succès dans les festivals, sert de tremplin à Alassane Sy, qui décroche un premier rôle dans Mediterranea (2015) puis The Drifters (2016) et réalise dès 2015 son premier court métrage, Marabout, récit des découvertes d’un policier victime d’un vol.

Alors qu’il continue à bâtir sa carrière, l’acteur et réalisateur émergent ajoute une nouvelle corde à son arc en 2018 en fondant le magazine lifestyle Nataal, destiné à un public international, qui traite de l’actualité de la musique, de la mode et de l’art et célèbre la créativité africaine.

Si Alassane Sy a fortement été influencé par l’Europe et les États-Unis lorsqu’il y travaillait en tant que mannequin et acteur, il est soucieux de participer à des projets qui mettent en avant aussi bien la vitalité de l’Afrique contemporaine via son média Nataal, que le Sénégal, à travers ses projets cinématographiques.

Après avoir campé un migrant dans Mediterranea (2015) et Séga (2018), il s’intéresse surtout au radicalisme et à l’extrémisme religieux en incarnant notamment un imam modéré dans Le Père de Nafi (2019). Marqué par cette thématique, il raconte par deux fois les manipulations et l’influence des marabouts au Sénégal dans ses courts métrages – Marabout (2015), Fallou (2016).

Il prépare actuellement son premier long métrage, Lutteurs. Le cinéaste a l’ambition de réaliser un film populaire en se penchant sur le destin d’un sportif qui doit honorer sa communauté sénégalaise. 

Si le cinéaste vit à Londres, il tourne tous ses films au Sénégal, où il s’est forgé une réputation de taille, de Restless City (2011) — son premier film en tant qu’acteur ovationné à Sundance — à Marabout (2016), son premier court métrage qui a gagné le Tanit d’Or lors du Festival de Carthage.

Révélé à l’international au Festival de Cannes 2015, avec la projection, lors de la Semaine de la Critique de Mediterranea, Alassane Sy accumule depuis les prix d’interprétation masculine, entre son rôle dans Sega (2018) au Dakar court métrage Festival et sa prestation remarquée dans Le Père de Nafi en 2019 à Vues d’Afrique à Montréal. Si sa réputation n’est plus à faire au Sénégal, il est encore considéré comme un jeune cinéaste prometteur à l’international, régulièrement invité des festivals.

  • 2011

    2011

    Alassane Sy décroche son premier rôle au cinéma pour le personnage principal de Restless City.

  • 2015

    2015

    Alassane Sy passe derrière la caméra et signe un premier court métrage remarqué : Marabout. Cette même année, il est révélé au Festival de Cannes grâce à la programmation de Mediterranea à la Semaine de la Critique.

  • 2018

    2018

    Il fonde le magazine Nataal, avec Helen Jennings et Sara Hemmings pour sensibiliser le public international aux grandes tendances de l’Afrique.

  • 2019

    2019

    Sa prestation dans Le Père de Nafi est récompensée par Vues d’Afrique à Montréal. Au Festival international du film de Locarno, le film reçoit le prix du meilleur premier long métrage ainsi que le Léopard d’or de la section Cinéastes du présent.

L'Institut français et l'artiste

Fallou, de Alassane Sy (2017) est diffusé à l'international par l'Institut français.

L'Institut français propose, avec la Cinémathèque Afrique, un catalogue de plus de 1 600 films africains de 1960 à nos jours.

En savoir + sur la Cinémathèque Afrique

 

L'institut français, LAB