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Portrait
Cinéma

Andrés Ramirez Pulido : le réalisateur colombien signe "L’Eden"

En tant que réalisateur, je dois adapter ma stratégie : parfois j’interviens, et d’autres fois je laisse les choses se dérouler par elles-mêmes.

Avec La Jauría (L’Eden), Andrés Ramirez Pulido signe un premier long métrage captivant qui nous plonge dans le quotidien d’un centre de rétention pour jeunes délinquants, niché dans la jungle colombienne. 

Andrés Ramirez Pulido a bénéficié de deux dispositifs de l'Institut français afin de réaliser ce film. En 2018, il participait à la Fabrique Cinéma de l'Institut français et l'année suivante, en 2019, il bénéficiait de l'Aide aux cinémas du monde. 

Mis à jour le 11/05/2023

5 min

Né en 1989 à Bogota, Andrés Ramirez Pulido est réalisateur et cofondateur de Valiente Gracia, une société de production basée dans la ville d’Ibagué. Il a d’abord étudié le cinéma à Bogota et à Buenos Aires, obtenant un master en 2014. Après plusieurs courts métrages, il signe El Edén (2016), qui sera présenté en première mondiale à la Berlinale, qui sera sélectionné dans près de quarante festivals internationaux. C’est le premier volet d’une trilogie consacrée à la jeunesse colombienne, et à des thèmes comme le rapport conflictuel à la figure du père. Un fil conducteur qui continue de se dérouler avec Damiana (2017), un second court-métrage sélectionné dans la Compétition officielle du Festival de Cannes. Suite à ce deuxième succès, Andrés Ramirez Pulido entame alors plusieurs résidences prestigieuses, comme la Berlinale Talents et la résidence de Lizières, pour développer son premier long métrage, La Jauría (L’Eden en version française). 

Le premier long métrage d’Andrés Ramirez Pulido, La Jauría (L’Eden) nous raconte l’histoire d’Eliú, un adolescent incarcéré dans un centre expérimental pour mineurs niché au sein de la forêt tropicale colombienne. Il y vit au sein d’une communauté de jeunes qui effectuent des travaux éprouvants, et qui sont contraints de suivre une étrange thérapie expérimentale de groupe. Un jour, El Mono, le complice du crime dont Eliú est accusé, arrive au centre, ravivant des événements passés dont il tentait pourtant de s’éloigner. Joué par des acteurs non-professionnels qu’Andrés Ramirez Pulido a repéré dans les banlieues de la petite ville d’Ibagué, La Jauría est un huis clos étouffant, un bain sensoriel dans une jungle dont la violence évoque, à la façon d’une métaphore, les impasses de la société colombienne. Un film qui achève une trilogie que le réalisateur a souhaité consacrer à la figure de la paternité, ou plutôt à son absence, dans les milieux populaires sud-américains. 

Présenté en avant-première à la Semaine de la critique du Festival de Cannes 2022, La Jauría est le premier film colobombien à recevoir le Grand Prix. Lors de son passage à Cannes, il a également reçu le prix SACD, avant d’être sélectionné dans de nombreux festivals prestigieux, parmi lesquels Toronto, San Sebastian, Busan, Tokyo, Melbourne et Jérusalem, où il a reçu une mention spéciale. La Jauría a également été sélectionné pour représenter la Colombie aux Goya Awards 2023, dans la catégorie du meilleur film ibéro-américain. Le résultat d’un parcours qui a notamment été favorisé par le soutien du Hubert Bals Fund (Rotterdam), du World Cinema Fund en Allemagne, et de l’aide au Cinéma du Monde (CNC - Institut français), qui favorise l’émergence de la jeune création des pays du sud sur le marché international, et de la Fabrique Cinéma de l'Institut français en 2018. 

  • 1989

    1989

    Naissance à Bogota.

  • 2016

    2016

    El Eden, court métrage.

  • 2017

    2017

    Damiana, court métrage.

  • 2022

    2022

    La Jauría, son premier long métrage.

L'Institut français

Andrés Ramirez Pulido a participé à la Fabrique Cinéma de l'Institut français en 2018, qui invite pendant le Festival de Cannes dix réalisatrices ou réalisateurs qui développent leur 1er ou 2e long métrage, accompagnés de leur productrice ou producteur. 

Il a également bénéficié de L'aide aux cinémas du monde (ACM) en 2019 , une aide sélective cogérée par le Centre national du cinéma et de l’image animée et l’Institut français, réservée à des projets de long métrage de fiction, d'animation, ou de documentaire de création destinés à une première exploitation en salle de spectacle cinématographique. Elle peut être accordée avant réalisation, ou après réalisation (pour les projets non retenus pour une aide avant réalisation). 

L'institut français, LAB