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Portrait
Musique

L'artiste réunionnaise Maya Kamaty entame une tournée au Brésil

Comme beaucoup d'artistes aujourd'hui, il m'est difficile de définir ma musique. Je suis plurielle, ma musique l'est aussi.

Depuis près d’une décennie, la chanteuse réunionnaise Maya Kamaty peaufine ses sonorités créoles et électro-pop. Résolument ouverte sur le monde, elle s'apprête à entamer une tournée de près d’un mois au Brésil. Ce projet bénéficie du soutien du programme IF Export de l'Institut français. 

Publié le 27/06/2024

5 min

Née dans une famille de musiciens, c’est en famille que Maya Kamaty, née à Sainte-Clotilde à la Réunion, découvre le maloya. Ce genre musical chanté en créole réunionnais trouve ses origines dans l’esclavage et a été interdit par les autorités françaises jusqu’aux années 1970. C’est donc aux côtés de ses parents, Gilbert Pounia et Annie Grondin, qu’elle s’initie à la musique, avant un séjour en France pour ses études pendant lequel elle participe au groupe Grèn Sémé. De retour sur son île natale, Maya Kamaty crée ensuite son propre groupe avec Maona Apo et Stéphane Lépinay, avant de sortir en 2014 un premier album, Santié Papang. Un premier opus qui marque l’aboutissement d’une tournée internationale entamée à la suite du prix Musiques de l’océan Indien, dont elle est lauréate. Son style évolue alors dans des sonorités proches du maloya, avec l’inclusion d'instruments comme le kayamb et le roulèr qui sont réinterprétés à l’aune de sa poésie très personnelle. 

Maya Kamaty a toujours chanté en créole, tout en ayant à cœur de faire résonner l’identité réunionnaise avec d’autres traditions et d’autres sonorités. Une ouverture qui ira en s’accentuant au fur et à mesure de son parcours musical. Au chapitre de ses influences, elle cite des artistes aussi différentes que Björk, Agnès Obel, Susheela Raman, ou encore Flavia Coelho, avec qui elle partage la scène régulièrement. Son deuxième album Pandiyé (2019) est ainsi l’occasion d’explorer des sonorités plus électroniques, un style hybride dans lequel elle a persévéré et qui porte désormais sa patte. Ce mélange de textes engagés et de rythmes très contemporains, on le retrouve dans son dernier EP SOVAZ, sorti en 2022, mais aussi à travers le morceau Meute, chanté avec une vingtaine d’autres artistes réunionnaises et publié à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. 

Au terme de ce riche parcours, Maya Kamaty assume désormais un positionnement plus engagé : « Sovaz », déclare-t-elle en référence à son dernier EP, « fait référence à l'ensauvagement, au néocolonialisme et à la violence de nos sociétés ». A l’image du titre Meute, l’artiste aborde désormais des thèmes sociétaux, comme les violences conjugales ou les injustices sociales. Ce dernier opus doit aussi beaucoup à sa collaboration avec le beatmaker Sskyron, qui est parvenu à incorporer les sonorités du maloya à une musique beaucoup plus urbaine. « À la Réunion, le maloya se mélange avec tous les styles de musique », précise-t-elle, néanmoins soucieuse de ne pas se laisser enfermer dans un héritage ou un style musical. Habituée des tournées internationales, Maya Kamaty s’apprête désormais à faire vibrer un nouveau public lors de sa tournée au Brésil, prévue pour le mois d’août prochain. 

  • 2013

    2013

    Lauréate du prix Musiques de l’océan Indien.

  • 2014

    2014

    Santié Papang, son premier album.

  • 2019

    2019

    Pandiyé, son deuxième album.

  • 2024

    2024

    Début d’une tournée au Brésil.

IF Export

Dans le cadre de sa tournée brésilienne durant l'été 2024, Maya Kamaty est soutenue par le programme IF Export de l'Institut français. IF Export accompagne à l’international les projets d’artistes, de professionnels français ou basés en France (métropolitaine ou ultramarine) ou d’institutions des secteurs créatifs et culturels. Pour en savoir plus 

L'institut français, LAB