Née à Lyon en 1980, Aurélie Pétrel vit entre Romme, en Haute-Savoie, Paris et Genève. Spécialisée dans la photographie et la sculpture, elle réalise, depuis 2001, une pratique photographique concentrée autour de six villes : Shanghai, Tokyo, Paris, Leipzig, Montréal et New York. Elle considère alors ces espaces comme le point de départ d'une enquête de terrain sur les potentiels de l'image prélevée à laquelle elle ajoute la ville de Romme dès 2015. En 2006, elle sort diplômée de l'ENSBA de Lyon avant de pratiquer la sculpture et la photographie. Durant sa carrière, elle expérimente une pratique étendue de la photographie, qui va de la planéité des tirages à leur activation en volume à l'échelle d'un bâtiment ou dans des installations autonomes. 

Depuis 2012, elle enseigne à Genève en tant qu'artiste et responsable du Pool photographie au sein de la Haute École d'art et de design (HEAD). En 2018, elle devient chargée de programmation au Laboratoire du Collège International de Photographie du Grand Paris (CIPGP). Elle développe alors son travail artistique et expose régulièrement en France, en Allemagne, en Suisse, aux États-Unis, au Canada ou encore au Japon. Parallèlement, elle entame une recherche collaborative entre théâtre et photographie avec Vincent Roumagnac.

Aurélie Pétrel questionne l'image photographique, ses modes de production, mais aussi sa (re)présentation, ainsi que son activation sous forme d'installations. Elle choisit de travailler sur une mise en mouvement de l'acte photographique, où elle peut effectuer un cheminement de l'expérience et de la pensée. Les recherches d'Aurélie Pétrel sont principalement inscrites dans la durée et s'appliquent à rétablir la lenteur du processus de la création d'images. Elle s'intéresse ainsi aux notions de « prise de vue latente », de « partition photographique » ou encore « d'image située ». 

Par l'intermédiaire des dispositifs qu'elle conçoit, Aurélie Pétrel imagine l'espace disponible comme un jeu de construction où l'architecture participe d'une expérience multiple et stratifiée de la vision. Elle veut, dès lors, interroger la question de la mutation d'une image et observer ce qu'elle peut proposer comme trouble dans son expérience de pluriperception. 

En 2004, Aurélie Pétrel a reçu le Prix Charles Dufraine à Lyon, puis le Prix Pézieux à Lyon, en 2006. Son travail fait partie de la collection du Musée de l'Elysée de Lausanne et du Centre National d'Art Moderne à Paris. En 2022, elle a participé à la 16e Biennale d'art contemporain de Lyon dans « Manifeste de la fragilité », qu'elle a exposé dans trois des onze lieux de la Biennale. 

Lauréate de la Villa Kujoyama, elle est en résidence au Japon cette année avec Vincent Romagnac. À l'automne 2023, Aurélie Pétrel va présenter sa prochaine exposition à la Galerie Valéria Cetrao à Paris, de l'Ekumen, pièce photoscénique n. 3, acte 2 scène 8, mondes.