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Azra Deniz Okyay
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© Engin Iriz / Facebook
Portrait
Cinéma

Azra Deniz Okyay

Je pense que l’artiste doit contribuer à donner une vision de la vie, de l’espoir. Pas forcément faire du militantisme, mais apporter une nouvelle voix.

Bercée entre la Turquie et la France, Azra Deniz Okyay s’intéresse à la photographie et à la publicité avant de bâtir sa carrière de cinéaste. En se faisant écho de la jeunesse turque en péril, elle signe une filmographie engagée, entre documentaire et fiction.

Publié le 15/10/2020

5 min

Fille d’architecte et d’urban planner, Azra Deniz Okyay naît en 1983 à Istanbul. Dès l’âge de 12 ans, elle se passionne pour la photographie et décroche deux ans plus tard son premier travail d’assistante pour la photographe turque Dora Gunel. Après avoir étudié au lycée français d’Istanbul, elle poursuit sa scolarité à la Sorbonne Nouvelle à Paris, en section cinéma et assiste, en parallèle, à des cours de sociologie. Formée à la pratique dans une société de production française, Azra Deniz Okyay commence à réaliser ses propres courts-métrages comme Cengiz (2002) ou La Sepa-ration (2004). En 2010, elle retourne vivre en Turquie et devient la première femme réalisatrice de Depofilm, une société de production spécialisée dans la publicité. De retour dans son pays natal, elle poursuit ses ambitions de cinéaste entre la réalisation de clips, de courts-métrages et de son premier long-métrage, Ghosts, présenté en 2020 à la Mostra de Venise.

Qu’elle opte pour la fiction ou le genre documentaire, Azra Deniz Okyay s’engage dans ses films à travers des thématiques très contemporaines. Dans Sulukule mon amour (2017), elle ausculte avec progressisme, le rôle de la femme dans le quartier à travers le regard de deux jeunes danseuses. Si dans Les petits poissons noirs (2013), elle prône le multiculturalisme en superposant les histoires d’une Arménienne, d’une Française et d’une Turque, elle utilise le même mode narratif dans Ghosts (2020), son premier long-métrage. À travers le point de vue de quatre personnages, son film illustre les tensions de la société turque contemporaine sur une journée dans un quartier en plein processus de gentrification. En dénonçant le fondamentalisme religieux et le conservatisme de la Turquie, Azra Deniz Okyay porte en chacun de ses films, la voix de sa génération.

Grâce à son éducation entre la Turquie et la France, Azra Deniz Okyay se forge une culture internationale très jeune, qui fera sa force en tant que réalisatrice émergente. Si la cinéaste inspecte essentiellement la Turquie avec sa caméra, elle se tourne vers l’étranger et commence à se faire une place dans l’industrie depuis son court-métrage Les petits poissons noirs (2013) qui a été projeté au Festival de Cannes en 2014, à l’Human Right Film Festival en 2014 ou au New York Independant Film Festival en 2015.

Avec Ghosts, son premier long-métrage coproduit entre la France, le Qatar et la Turquie, Azra Deniz Okyay se fait remarquer à l’international en décrochant le Grand Prix de La Semaine de la Critique à la Mostra en Venise en 2020.

  • 1983

    1983

    Azra Deniz Okyay naît à Istanbul et partage sa scolarité entre les cultures turque et française.

  • 2002

    2002

    Elle réalise son premier court-métrage Cengiz (2002).

  • 2010

    2010

    Azra Deniz Okyay retourne vivre en Turquie après une solide formation de dix ans en France.

  • 2013

    2013

    Elle présente Les petits poissons noirs un court-métrage de 27 minutes qui sillone les festivals européens et américains.

  • 2020

    2020

    Azra Deniz Okyay présente Ghosts à la Mostra de Venise et remporte le Prix de la Semaine de la Critique.

L'Institut français et l'artiste

Ghosts (2020) d'Azra Deniz Okyay est soutenu en 2020 dans le cadre de l’Aide aux cinémas du monde.

Ce programme de l’Institut français apporte son soutien à des cinéastes étrangers sur des projets de films en coproduction avec la France, qu’il s’agisse de longs métrages de fiction, d’animation ou de documentaires de création. En savoir + sur l’Aide aux cinémas du monde

L'institut français, LAB