Née à Bologne (Italie) le 10 mai 1973, Beatrice Alemagna se passionne pour l'illustration depuis son plus jeune âge. Selon ses propres mots, à huit ans, elle rêvait de devenir « peintre de roman ». Dans un premier temps, elle étudie le graphisme et la photographie à l'école d'art ISIA d'Urbino. À la fin de ses études, elle reçoit le premier prix du concours d'illustration « Figures futures » du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis en 1996. Dès 1997, elle déménage en France. D'autres prix suivront comme le prix Attention Talent-Fnac en 2000 et le prix Octogones du CIELJ en 2002. Cinq ans plus tard, elle reçoit la « Mention Spéciale » du Prix Fiction de la Foire du livre de jeunesse de Bologne pour Un lion à Paris. 

Durant sa carrière, elle a déjà publié une trentaine d'albums en tant qu'auteure-illustratrice chez différents éditeurs français tels que Seuil, Autrement jeunesse, Gallimard jeunesse, Didier jeunesse, Rue du Monde ou Thierry Magnier. Elle a également collaboré sur une vingtaine d'albums afin d'illustrer les textes d'Orianne Charpentier, de Guillaume Guéraud ou de Jean-Claude Mourlevat. Elle travaille parallèlement sur la réédition de textes écrits par Guillaume Apollinaire, Gianni Rodari ou Aldous Huxley. 

Dans ses illustrations, Beatrice Alemagna utilise un ensemble de plusieurs techniques, notamment le crayon, la peinture, le collage ou la broderie. Autodidacte en dessin, elle affine son style au fur et à mesure des années, tout en l'adaptant selon ses créations. Durant de longs mois, elle crée, de façon artisanale, ses œuvres et explique mettre beaucoup de sa personnalité dans chaque page. Volontiers nostalgique, son univers se présente comme un appel au souvenir, une discussion avec l'enfant caché en nous. Beatrice Alemagna avoue elle-même considérer le livre comme un lieu d'exposition, une galerie portative dans laquelle elle peut laisser libre cours à ses envies. 

Les sources d'inspiration de Beatrice Alemagna demeurent multiples. Elles passent de la peinture brute à la peinture folk américaine avec un détour par les illustrateurs polonais, les Nabis, Kiki Smith ou Louise Bourgeois. Beatrice Alemagna évoque également son affection pour des peintres à l'univers « bancal » comme le Suédois Jockum Nordström ou sa compagne Mamma Andersson. Passionnée par la littérature nordique, elle est une grande admiratrice du travail de Tomi Ungerer, mais aussi de l’œuvre de Tove Jansson. 

Les ouvrages de Beatrice Alemagna ont été traduits à l'international : Mon amour et Un lion à Paris font partie des plus exportés. En 2020, elle est sélectionnée pour représenter son pays d'origine, l'Italie, dans le cadre du Prix Hans-Christian-Andersen, un prix international danois, dans la catégorie Illustration. Deux ans plus tard, elle est, à nouveau, choisie et termine finaliste. 

L'illustratrice a également exposé son travail à travers le monde dans de nombreuses villes à l’international. En 2023, Beatrice Alemagna est sélectionnée pour la dixième année consécutive pour le prestigieux prix international suédois, le Prix commémoratif Astrid-Lindgren. La même année, elle reçoit le Prix La Grande Ourse du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil pour l'ensemble de son œuvre.