L'histoire de César Diaz est celle d'un exilé politique guatémaltèque qui vient de remporter, en 2019, la Caméra d'Or à Cannes. Né en 1978 dans un pays en plein conflit armé, il fut contraint de s'exiler au Mexique pour faire ses études d'art et de cinéma. Il intègre ensuite l’atelier scénario de la FEMIS (École nationale supérieure des métiers de l'image et du son) à Paris, et se spécialise dans le montage. Depuis une dizaine d’années, il travaille entre Paris et Bruxelles comme réalisateur, scénariste et monteur. César Diaz a réalisé deux documentaires dans lesquels il aborde la question, centrale chez lui, de la guerre civile dans son pays : Semillas de Cenizas (2010) et Territorio Liberado (2014). L’année 2019 marque la sortie de son premier long-métrage de fiction, Nuestras Madres, sélectionné à la 58e Semaine de la critique du Festival de Cannes.

Le réalisateur revient sur les 36 ans de guerre civile qui ont ensanglanté le Guatemala jusqu'en 1996. Sa maîtrise de l’art documentaire lui permet de « nommer les choses pour qu’elles deviennent réelles ». Il construit des récits tangibles, soutenus par la force des témoignages de ceux et celles qui portent encore les stigmates d’un passé trouble. Bouleversé par les témoignages de femmes rescapées du massacre d’un village sur les hauts plateaux guatémaltèques, il décide de tourner son premier film de fiction, Nuestras Madres (2019), présenté à la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2019, pour lequel il reçoit la prestigieuse Caméra d’Or de la première œuvre, et le prix SACD. Une récompense hommage « aux 250000 victimes de ce génocide et à toutes les femmes qui restent debout et nous donnent une immense leçon de vie ». 

César Diaz a été récompensé dans plusieurs festivals internationaux comme la Berlinale (Allemagne), le Festival des Films du Monde de Montréal (Canada), le Festival international des programmes audiovisuels de Biarritz (France), le Festival international du film documentaire d’Amsterdam (Pays-Bas), le Locarno Film Festival (Suisse). César Diaz perçoit cette ouverture du cinéma guatémaltèque sur le monde : « Le temps est arrivé où on se dit au Guatemala : "On sait faire du cinéma". C'est un moment historique depuis que Ixcanul (2015) de Jayro Bustamante a ouvert la voie. ».