Né à Beyrouth le 1er juin 1978, le musicien et compositeur Charbel Haber est le co-fondateur du groupe post-punk libanais Scrambled Eggs, créé en 1998. Devenu l’une des figures de proue de la scène expérimentale, il s’est illustré comme guitariste, musicien et interprète au gré de multiples collaborations. En 2004, il a notamment fondé le label de musique expérimentale These Kids Must Choke avant de devenir un membre actif de la scène d’improvisation libre et d’intégrer l’association MILL (Musique Improvisée Libre au Liban), puis le groupe d’improvisation BAO trio et le collectif XEFM.

Parallèlement, Charbel Haber travaille également sous les noms de La Chambre, un projet de musique électronique intimiste depuis 2001 et Kitano Home Ensemble, un projet électro-acoustique depuis 2003. Il a pu collaborer avec des musiciens et des artistes tels que Michael Zerang, Gene Coleman, Justice Yeldham And The Dynamic Ribbon, Machine ou encore Jean Pallandre. Il s’est aussi illustré sur des musiques de films avec les bandes originales de longs métrages comme A Perfect Day et Je veux voir, mais aussi durant des collaborations consacrées à l’art vidéo. 

Tout au long de ses créations, Charbel Haber mêle, de façon intime, le son et l’image. Il s’emploie à imaginer un son orchestral, souvent associé à un dispositif minimaliste. Dans toutes ses collaborations, il choisit de mettre en avant la guitare, dont les sonorités s’accordent en fonction des styles, du space rock à la musique belly dance, en passant par le psychédélique. Son univers musical met en avant la sensibilité et l’imagination, qui s’expriment dans des qualités esthétiques, exprimées grâce à ses rencontres artistiques.

Charbel Haber a élaboré un processus créatif fait de mots et de motifs répétés à l’envi. Il invente des compositions aptes à refléter la tristesse du monde, sans chercher à la guérir, ni à la transformer. En tant qu’artiste, il s’emploie à faire transparaître, dans ses œuvres, une acceptation du caractère éphémère de l’existence, qui peut avoir lieu sereinement grâce à la musique. Dans A Common Misunderstanding of the Speed of Light, il s’attarde, cette fois, sur une réflexion multimédia, portée sur la chronique et la chronologie, la nature subversive du temps.

Charbel Haber réalise, du 10 avril au 4 juillet 2024, une résidence artistique à Paris avec le programme de résidences Institut français x Cité internationale des arts. Soutenu par l’Institut français du Liban, il élabore son projet A common misunderstanding of the speed of light, qui représente la création d’un recueil de textes et d’images récoltées à Beyrouth (2020-2022) pour accompagner son dernier album paru chez le label Other People. 

Dans cette combinaison d’enregistrement et de livre, il observe le lent écoulement de la vie et l’illusion d’un mouvement rétrograde au quotidien. Par la documentation de l’image, du texte et de la musique, il attribue une valeur à ce qui est immortalisé par ce projet. Pendant son séjour, il accompagnera également Tarek Atoui dans une série de concerts pour fêter les 60 ans du studio de musique électronique Stockholm EMS.