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Cynthia Fleury
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© C. Hélie – Éditions Gallimard
Portrait
Débat d'idées

Cynthia Fleury

Le souci de soi est un objet politique. La démocratie n'a de sens que si elle est revitalisée, refondée, repensée précisément par les intelligences que l'État de droit a lui-même accompagnées à faire exister. Aujourd'hui, c'est ce passage-là, un peu délaissé, qu'il faut réinventer.

Philosophie et psychanalyse s’associent chez Cynthia Fleury pour repenser et revaloriser le rôle de l’individu dans la société. De la bioéthique à la politique, cette figure marquante du paysage intellectuel français travaille sur tous les fronts pour redonner souffle et vie au projet démocratique.

Mis à jour le 14/03/2019

2 min

Philosophe et psychanalyste née en 1974, Cynthia Fleury a soutenu son doctorat de philosophie à la Sorbonne en 2000, avant d'enseigner au Conservatoire national des arts et métiers, à l'American University of Paris, à l'Institut d'études politiques de Paris et à l'École polytechnique. Depuis 2017, elle est professeure à l'École nationale supérieure des mines de Paris. Elle dirige également la chaire de philosophie de l'hôpital Sainte-Anne.

Membre depuis 2013 du Comité consultatif national d’éthique, elle fait également partie du think tank de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme. Régulièrement invitée à la radio ou à la télévision, elle tient une tribune hebdomadaire dans L'Humanité depuis 2003.

Depuis 2000, elle a publié une dizaine d’essais de philosophie politique et a été nommée chevalier de l'Ordre national du mérite en 2014.

Cynthia Fleury a publié de nombreux essais questionnant l’érosion de la démocratie et de la responsabilité individuelle dans la préservation du contrat social. Devant l’abstentionnisme, l'abandon de l'espace social, l’extension du fanatisme ou du populisme, elle s'alarme d’une destruction du sujet et de l’État de droit dans son livre Les Pathologies de la démocratie (2005).

Avec La Fin du courage (2010) et Les Irremplaçables (2015), la philosophe et psychanalyste travaille à insuffler de nouveau de la citoyenneté et du « souci de soi » dans une société érodée par la privatisation du monde et l’affaiblissement du sujet.

Sénèque, Freud, Foucault ou Arendt accompagnent une pensée porteuse de mobilisation et d’avenir, désireuse d’aider les citoyens à redevenir des sujets agissants dans la cité.

Cynthia Fleury est largement tournée vers le monde et l'Europe. À travers ses recherches et son enseignement d'abord : dans son essai Dialoguer avec l'Orient (2003), elle s'intéresse au continuum culturel entre Orient et Occident, quand les problématiques universelles de la mondialisation, du commerce et du développement durable font l’objet de cours qu’elle donne à HEC ou au pôle universitaire Léonard-de-Vinci de Paris-La Défense. À travers son engagement politique ensuite : en 2007, Cynthia Fleury fonde avec les philosophes Sylviane Agacinski et Barbara Cassin le Réseau international des femmes philosophes, parrainé par l'Unesco.

La philosophe est également vice-présidente d'EuropaNova, qui rassemble une nouvelle génération de leaders européens autour d'une volonté de refondation du projet politique européen, « dans une perspective d’innovation, d’humanisme et de solidarité renouvelés, ainsi que d’ouverture au monde ». Avec le fondateur d'EuropaNova, Guillaume Klossa, elle publie en 2012 un « Manifeste pour une Europe plus démocratique ».

  • 2000

    2000

    Cynthia Fleury soutient à l'université Paris-Sorbonne (Paris IV) sa thèse de doctorat de philosophie intitulée « La métaphysique de l'imagination ».

  • 2005

    2005

    Dans Les Pathologies de la démocratie, elle émet la thèse selon laquelle les idées fondatrices de la démocratie (liberté, égalité, résistance à l'oppression) sont vécues sur le mode de la perversion. Elle propose que la France passe d'une démocratie naiss

  • 2007

    2007

    Cynthia Fleury fonde avec les philosophes Sylviane Agacinski et Barbara Cassin le Réseau international des femmes philosophes, parrainé par l'Unesco.

  • 2012

    2012

    Présidente puis vice-présidente d'EuropaNova, elle publie avec son fondateur Guillaume Klossa un « Manifeste pour une Europe plus démocratique ».

  • 2013

    2013

    Elle devient la plus jeune membre du Comité consultatif national d'éthique, présidé par le professeur d'immunologie Jean-Claude Ameisen.

  • 2015

    2015

    Au croisement de la politique et de la psychanalyse, son livre Les Irremplaçables questionne les processus de subjectivation et la formation à la citoyenneté dans les démocraties modernes.

L'Institut français et la philosophe.

Cynthia Fleury fait partie de « nouvelles scènes intellectuelles françaises » soutenues par l'Institut français.

 

Elle est intervenue notamment lors de la Nuit des Idées organisée le 25 janvier 2018, sur le thème « L’imagination au pouvoir ».

L'institut français, LAB