
Damien Odoul
Damien Odoul est un cinéaste et un artiste transdisciplinaire. Il dépeint à travers les arts la part sombre de notre humanité tout en revendiquant sa singularité. Alerte et sensible, il refuse les normes pour mettre à l’épreuve les habitudes du public. Damien Odoul s’est bâti une carrière discrète mais surprenante.
Mis à jour le 08/10/2021
2 min
Né en 1968, Damien Odoul est un artiste pluridisciplinaire qui s’est particulièrement illustré dans le cinéma mais aussi à travers ses poèmes et ses photographies. Laissant derrière lui une enfance qu’il juge “triste”, il se plonge dès l’adolescence dans l’écriture et la photographie, qui lui enseigne la rigueur du cadrage. Précoce, il réalise à seulement 23 ans son premier long-métrage, Morasseix (1992), dans lequel il s’offre le rôle principal. Ce drame romantique restera inédit jusqu’à sa projection aux Giornate degli Autori à Venise, en 2004.
Bien qu’il joue dans plusieurs de ses films, Damien Odoul reste un cinéaste discret et sans limite. Il poursuit ainsi sa carrière de cinéaste tout en se tournant vers la littérature et l’image le temps d’une exposition, Virtual fight et lymphatique en 2007. Dix ans plus tard, il réside à la Villa Kujoyama pour concevoir son projet Oneiros ou l’homme qui revient, et prouve qu’il est un artiste accompli en mêlant le genre documentaire à une installation sonore et visuelle inédite. De retour à la Berlinale 2021 avec son expérimental Théo et les métamorphoses, Damien Odoul confirme sa singularité dans le cinéma français, en posant un regard sensible sur son héros atteint de trisomie.
Volontairement surprenante, l'œuvre de Damien Odoul se construit hors des sentiers battus. Dans un élan constant d’innovation, le réalisateur apporte un regard sombre sur notre réalité avec chacun de ses films. Qu’il s’intéresse à la déchéance d’un couple avec Errance (2003), qu’il filme la guerre comme un théâtre de la cruauté dans La Peur (2015), qu’il entraîne ses personnages dans une farce burlesque et ironique dans En attendant le déluge (2004), ou qu’il leur donne des fantasmes immoraux le temps de L’histoire de Richard O. (2007) : Damien Odoul ne recule devant aucun excès.
Très imprégné par la nature et les animaux, le cinéaste est également connu pour son engagement auprès des personnes handicapées. En 2013, il fonde dans une forêt la résidence Sylvart, un lieu d’expression pour des artistes reconnus présentant un handicap mental. Lorsqu’il revient au cinéma avec Théo et les métamorphoses (2021), il invite un acteur trisomique au cœur de sa quête existentielle.
Dès son deuxième film, Le Souffle (2000), Damien Odoul accède à une renommée internationale. Récompensé à Venise d’un Grand Prix du Jury et du Prix Fipresci, ce drame en noir et blanc est ensuite vendu dans 14 pays. Ce véritable tremplin pour sa carrière permet à Damien Odoul de présenter ses prochains films dans les plus grands festivals étrangers : Errance (2002) et La Peur (2015) se retrouvent au TIFF à Toronto, La Richesse du Loup (2012) est présenté à la Mostra de Venise et à Locarno. Son dernier film, Théo et les métamorphoses (2021) a été salué dans la section Panorama de la Berlinale. Seul En attendant le déluge (2004) est applaudi en France, au Festival de Cannes.
Si son œuvre cinématographique traverse le monde entier, l’artiste s’exporte aussi pour trouver l’inspiration, entre sa résidence à la Villa Kujoyama au Japon en 2017, et ses voyages en Iran pour des projets à venir.
- 1992
1992
Damien Odoul réalise son premier film "Morasseix".
- 2000
2000
Damien Odoul est acclamé à la Mostra de Venise pour son film, "Le Souffle qui le révèle".
- 2004
2004
Le cinéaste se lance dans la publication de poésies.
- 2013
2013
Il fonde SYLVART, une résidence en forêt pour les artistes en situation de handicap.
- 2017
2017
Il publie "Résurrection permanente d'un cinéaste amoureux", dans lequel il témoigne de son travail de réalisateur.
- 2021
2021
Le cinéaste est de retour avec "Théo et les métamorphoses", qu’il présente en avant-première à la Berlinale.

En 2017 Damien Odoul a été lauréat de la Villa Kujoyama, résidence d’artistes au Japon soutenue par l’Institut français.
La Villa Kujoyama est un établissement artistique du réseau de coopération culturelle du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Relevant de l’Institut français du Japon, elle agit en coordination avec l’Institut français et bénéficie du soutien de la Fondation Bettencourt Schueller, qui en est le mécène principal.
En savoir + sur la Villa Kujoyama