DISNOVATION.ORG
Le collectif d’artistes et de chercheurs DISNOVATION.ORG travaille depuis près de dix ans à déconstruire une vision trop idéalisée du progrès technologique.
Publié le 14/12/2021
5 min
Le groupe de travail DISNOVATION.ORG a été fondé en 2012 par les artistes Nicolas Maigret et Maria Roszkowska. Ils seront rejoints en 2018 par Baruch Gottlieb, artiste digital et curateur membre du collectif Telekommunisten. Leurs recherches s’expriment à la fois à travers des installations artistiques, la publication d’articles et d’ouvrages, la création de sites internet et l’organisation d’événements.
L’angle d’approche principal de DISNOVATION.ORG est de questionner le mythe de l’innovation et l’idéologie technopositivisite, à travers des œuvres qui créent des narrations alternatives, et qui questionnent les discours dominants sur le progrès à l’âge de l’Anthropocène. Ils ont récemment publié The Pirate Book (2015), une anthologie sur le piratage des médias, et A Bestiary of the Anthropocene (2020), qui répertorie les créatures hybrides, à la croisée entre la vie biologique et la technologie, qui peuplent notre univers.
A travers des expositions comme le Museum of Failures (HeK, Bâle) ou Non-conformist Futures (Jeu de Paume, Paris), DISNOVATION.ORG interroge le rapport des humains avec la technologie à travers le prisme de l’inutile, de l’inachevé, ou du dysfonctionnel. Le groupe a bénéficié de nombreuses résidences de recherche, à l’université d’Irvine (Californie), à l’Université catholique de Louvain ou récemment à l’Université Paris 8. Il travaille en étroite relation avec des chercheurs et des philosophes spécialisés dans les questions liées à des sujets aussi divers que la société de la surveillance, le hacktivisme, ou la transition énergétique. DISNOVATION.ORG privilégie également une approche didactique, en produisant des « boîtes à outils » autour de concepts forts qui sont explicités grâce à des supports vidéo, des affiches ou encore des serious games.
Depuis 2018, DISNOVATION.ORG travaille sur le projet Post-Growth, un projet transmédia au long cours qui interroge les enjeux écologiques et sociaux qui sous-tendent la crise environnementale actuelle. A contre-courant d’une lecture strictement économique de nos activités et de nos interactions avec notre écosystème, Post-Growth se décline en plusieurs installations qui interrogent la notion d'énergie et son accumulation. Les « energy slave token » se présentent ainsi comme des poids de bitume qui mesurent le différentiel entre l’énergie utilisée par certains humains et la quantité de travail nécessaire pour la produire à l’autre bout de la chaîne de production.
Solar Share (the farm), un autre volet de ce dispositif, consiste en un dispositif de culture du blé entièrement artificiel. La quantité de lumière, de vent et d’eau nécessaire, surveillée en direct, permet de mesurer la quantité démesurée d’énergie nécessaire pour produire quelques miches de pain, en l’absence des éléments naturels qui jouent d’habitude le rôle de fournisseurs « gratuits » d’énergie.
- 2012
2012
Fondation de DISNOVATION.org par Nicolas Maigret et Maria Roszkowska.
- 2015
2015
Publication de The Pirate Book, anthologie sur le piratage des médias.
- 2020
2020
A Bestiary of the Anthropocene répertorie les créatures hybrides de l’ère post-technologique.
- 2020
2020
L’exposition Post Growth est montrée en Belgique, en France et aux Etat-Unis.
L'oeuvre Predictive Art Bot, du collectif DISNOVATION.ORG, est présentée dans l'exposition Escape, voyage au coeur des cultures numériques.
Initiée par l’Institut français, l’exposition Escape, voyage au cœur des cultures numériques est présentée dans les établissements du réseau culturel (Instituts français, Alliances françaises…) ou des établissements et événements partenaires (lieux culturels, foires, salons…), à compter de novembre 2021.
Les membres du réseau diplomatique trouveront les informations pour programmer cette exposition ici.