
Élisabeth Lebovici
Questionner, comprendre, mettre en perspective : Élisabeth Lebovici interroge l'histoire de l'art moderne et contemporain en redonnant la voix à celles et ceux dont l'apport est souvent oublié.
Mis à jour le 21/02/2019
2 min
Historienne de l’art, critique et commissaire d’exposition française née en 1953, Élisabeth Lebovici fait ses études à Paris et à New York, où elle suit notamment en 1979-1980 l’Independent Study Program en commissariat d’exposition du Whitney Museum of American Art.
Après une thèse sur les artistes américains soutenue en 1983 à Nanterre, elle contribue à différents ouvrages d’art moderne et à l’Encyclopaedia Universalis, avant de devenir rédactrice en chef de Beaux-Arts Magazine, de 1987 à 1990, et d’intégrer la rédaction de Libération, où elle restera jusqu'en 2006. Élisabeth Lebovici écrit ensuite pour Artpress ou encore Critique d’art.
Personnalité engagée, Élisabeth Lebovici a été militante au sein d’Act Up-Paris. Les problématiques liées à la sexualité, au genre et au féminisme nourrissent son travail d’historienne de l’art.
Dans ses ouvrages sur l’art moderne et contemporain, Élisabeth Lebovici s’attache particulièrement à la mise en valeur d’artistes féminines engagées, comme Louise Bourgeois, Claude Cahun, Nancy Spero ou encore Zoe Leonard. Elle a également assuré le commissariat de l'exposition « Beau comme un camion », présentée à l’occasion de la European Lesbian and Gay Pride de Paris en 1997.
En 2017, paraît son ouvrage Ce que le sida m’a fait, art et activisme à la fin du XXe siècle, où elle explore le rôle du sida sur son travail de critique et le rôle de l’art durant les années sida aux États-Unis et en France. Elle y en mêle souvenirs, entretiens et essais, et y assume la subjectivité du « je » – une position rare en histoire de l’art.
Le parcours militant d’Élisabeth Lebovici est profondément marqué par les États-Unis. En arrivant à New York en 1979, l'historienne de l'art découvre la perméabilité entre les disciplines, qui détermine, selon elle, la façon dont le milieu de l’art américain contribue au débat sur le sida. Elle n’aura de cesse d’interroger et de comparer le discours artistique autour du sida en France et aux États-Unis.
Élisabeth Lebovici intervient régulièrement sur le sujet de l’art et de l’activisme, à New York, à Varsovie ou encore dans des publications internationales. En plus d’un séminaire hebdomadaire qu’elle codirige à l’École des hautes études en sciences sociales, elle a été notamment invitée par l’université de Manchester à intervenir sur le sujet de l’activisme et par le California College of Arts pour parler du métier de critique.
- 1979
1979
Élisabeth Lebovici part pour la première fois aux États-Unis, afin de participer à l'Independent Study Program du Whitney Museum of American Art.
- 1983
1983
À l’université de Nanterre, elle soutient sa thèse sur L'Argent dans le discours des artistes américains : 1980-1981.
- 1994
1994
Élisabeth Lebovici commence à militer auprès d’Act Up-Paris.
- 1991
1991
Elle intègre le service Culture du journal Libération.
- 2017
2017
Élisabeth Lebovici reçoit, pour Ce que le sida m’a fait, le Prix Pierre Daix, qui récompense chaque année un ouvrage d’histoire de l’art moderne et contemporain.

Élisabeth Lebovici est notamment intervenue en 2016 dans le cadre de « Gender in Translation », organisé au San Francisco Art Institute. En 2019, elle prend part à la Nuit des idées en Serbie autour du thème « Femmes dans l’histoire, histoires de femmes » .