de portraits
Portrait
Cinéma

Gaya Jiji

Dans mon pays en guerre, la seule issue, c'est l'art. Moi, c'est le cinéma. Face à l'atrocité des événements, je suis certaine que beaucoup de talents et des moyens d'expression qui n'ont pas pu exister avant vont émerger, comme une échappatoire.

Dans ses films, Gaya Jiji, cinéaste syrienne vivant en France, explore les tabous qui entourent la libération de la femme en Syrie.

Mis à jour le 22/02/2019

2 min

Née en Syrie, à Damas, en 1979, Gaya Jiji (aussi appelée Gaya Jiji) a commencé à étudier la civilisation française à Paris en 1998. En 2010, elle obtient un master de réalisation à l'université Paris-8. Elle retourne en Syrie pour écrire son premier long-métrage, Mon tissu préféré (2018), pour lequel elle a été influencée par Belle de jour de Luis Buñuel (1967).

La réalisatrice syrienne fait figure d'exception dans un pays où les réalisateurs, notamment de fiction, sont en écrasante majorité des hommes. En marge du festival de Cannes 2016, elle est d'ailleurs choisie par Geena Davis et Susan Sarandon pour recevoir – avec les réalisatrices Leyla Bouzid et Ida Panahandeh – le prix Jeunes Talents Women in Motion, qui vise à susciter le débat autour de la place des femmes dans le cinéma.

Après trois courts-métrages – The Haunted House (2003), The Father... Too (2009) et Morning, Noon, Evening... and Morning (2011), Gaya Jiji se lance dans son premier long-métrage, Mon tissu préféré. À travers le parcours dans un bordel de Damas d'une femme à la beauté hors normes, elle explore, sur fond de Printemps arabe, la sexualité, le corps et la libération de la femme, et les tabous qui y sont liés, plus sociaux que religieux – un thème rare dans le cinéma syrien mais dont elle parlait déjà dans Morning, Noon, Evening... and Morning.

En mai 2018, au Festival de Cannes, Mon Tissu Préféré fait partie de la sélection Un Certain Regard, qui valorise les films audacieux de jeunes réalisateurs.

Le parcours de Gaya Jiji, qui vit aujourd’hui en France, s’est tissé entre la Syrie et la France, mais la reconnaissance de son œuvre a largement dépassé les frontières de ces deux pays. The Father... Too a reçu en 2009 la Mention spéciale du jury du FIFAK Festival en Tunisie. Morning, Noon, Evening... and Morning a quant à lui conquis le monde et a été présenté dans des festivals à Tokyo (Japon), Doha (Qatar) et Rotterdam (Pays-Bas).

Gaya Jiji aurait voulu tourner Mon Tissu Préféré à Damas, où elle est née et où elle a passé deux années au cœur du conflit à co-écrire le film, mais la situation en Syrie l’a obligée à tourner à Istanbul, en Turquie, en 2017.

Morning, Noon, Evening... and Morning (Matin, midi, soir... et matin) by Gaya Jiji
Matin, midi, soir... et matin de Gaya Jiji
  • 1979

    1979

    Gayaneh Jiji naît à Damas (Syrie).

  • 2003

    2003

    Elle réalise son premier court-métrage, The Haunted House.

  • 2014

    2014

    Elle est la première Syrienne invitée à la Fabrique des cinémas du monde au Festival de Cannes.

  • 2016

    2016

    Gayaneh Jiji est choisie par Geena Davis et Susan Surandon pour recevoir le prix jeunes talents de Women in Motion, remis par la fondation Kering et le Festival de Cannes.

  • 2018

    2018

    La sortie de Mon tissu préféré, premier long-métrage de Gayaneh Jiji qui fait partie de la sélection Un Certain Regard à Cannes, est prévue pour le deuxième semestre.

L'Institut français et la réalisatrice.

Gaya Jiji a participé en 2013, pour son film Mon tissu préféré, au programme de La Fabrique Cinéma de l'Institut français.

 

Ce programme accompagne de jeunes cinéastes de pays du Sud pour faciliter leur insertion sur le marché international du film.

 

En savoir + sur le programme de La Fabrique Cinéma.

L'institut français, LAB