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Grégoire Scalabre
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Grégoire Scalabre © Eric Sander
Portrait
Métiers d'art

Grégoire Scalabre : les métiers d’art à l’honneur à la Villa Kujoyama

Mon désir est de raconter des histoires en utilisant la versatilité de la céramique, sa capacité au mimétisme qui permet de l’exploiter dans des contextes où on ne l’attend pas.

Alors que 2024 marque les 10 premières années de résidences métiers d’art à la Villa Kujoyama, initiées grâce au soutien de la Fondation Bettencourt Schueller en tant que mécène principal du programme, l’Institut français vous propose le portrait de Grégoire Scalabre. Lauréat du Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main® invité à la Villa Kujoyama en 2023, il expose actuellement à l'Abbaye de Maubuisson et dans les écuries royales du Domaine de Chaumont-sur-Loire. Reconnu comme l'un des plus grands talents actuels de la céramique, Grégoire Scalabre travaille avec des milliers d'amphores miniatures en porcelaine, façonnées par la technique du tournage. Au gré de ses œuvres, il questionne l'ordre, le chaos, mais aussi le minuscule et l'immensité avec des créations, qui renouvellent la notion de forme. 

Mis à jour le 08/10/2024

5 min

Né en Île-de-France en 1974, Grégoire Scalabre est sculpteur céramiste. C'est dans l'atelier de tournage et de modelage de son école qu'il découvre la céramique à l'âge de dix ans : six ans plus tard, il entre en apprentissage à l'Atelier du Sage de Dieulefit dans la Drôme. Pour poursuivre sa formation, il prend part à un enseignement théorique au Lycée de la céramique de Longchamp. Dès 2002, il fonde son propre atelier avant de créer, en 2005, avec Christophe Bonnard, l'école Arts et Techniques Céramiques à Paris. Au sein de cette structure, il forme des étudiants en CAP tournage afin de leur offrir une vision contemporaine et complète de son savoir-faire. Entre 2009 et 2010, il effectue une résidence à la Manufacture de Sèvres, qui lui permet de créer Astrée, une œuvre monumentale exposée au Musée des Arts Décoratifs de Paris. 

Dans le même temps, il conçoit Haussmann, une série de sculptures imaginées comme des modèles en plâtre pour former un paysage architecturé dans l'esprit de la moulure de stuc typique du style haussmannien. En 2015, il crée l'Atelier céramique au Kremlin-Bicêtre, pensé comme un lieu d'échange, avant de publier, en 2017, un ouvrage pédagogique, Céramique : répertoire de formes. Grégoire Scalabre est représenté par la galerie Todd Merrill à New York et Modern Shapes Gallery en Belgique. Ses œuvres font partie de nombreuses collections publiques et privées en France, ainsi qu'à l'étranger. 

Le travail de Grégoire Scalabre est internationalement reconnu pour sa virtuosité. Il puise son inspiration dans l'architecture, le monde industriel, mais aussi le patrimoine architectural des monuments français et de l'univers statuaire. Tout au long de sa carrière, il s'est démarqué en repoussant les limites de la céramique et en cherchant à renouveler ses formes. Il a ainsi expérimenté la dissémination, l'accumulation, tout comme le dynamisme et le monumental, confrontés à l'architecture et à la métallurgie. Grâce à l'accumulation, il peut, par exemple, restituer la mémoire des formes emmagasinées à travers les années. 

Dans son processus créatif, Grégoire Scalabre invente des formes à la manière d'un nouveau langage par l'intermédiaire d'une véritable danse de gestes. Une par une, les pièces prennent vie dans une déclinaison de formes aux lignes harmonieuses avec un mélange d'instinct et de précision. L'artiste parvient, dès lors, à apprivoiser les échelles pour osciller du minuscule au monumental en replaçant ses œuvres dans la nature à travers l'ordre et le chaos. 

En 2022, Grégoire Scalabre remporte le prix de l'Intelligence de la main, remis par la Fondation Bettencourt Schueller avec l’œuvre L'Ultime Métamorphose de Thétis. Couverte de 70 000 amphores miniatures, elle est pensée comme un hommage aux vases et à leur représentation de notre civilisation. Il est nommé Ambassadeur des savoir-faire par l'INSFF. 

Lauréat de la Villa Kujoyama en 2023, Grégoire Scalabre a pu approfondir l'idée de nature dans ses œuvres. Il a ainsi pu explorer les possibilités proposées par la culture nippone afin d'apporter de la couleur et la végétation à ses créations et s'inspirer de la culture du jardin japonais. Ses plus récentes œuvres sont exposées dans les écuries royales du Domaine de Chaumont-sur-Loire, où elles sont visibles jusqu'en avril 2025, et à l'Abbaye de Maubuisson, à l'automne 2024. 

  • 2010

    2010

    Grégoire Scalabre invente "Astrée", une œuvre monumentale exposée au Musée des Arts Décoratifs de Paris.

  • 2015

    2015

    Il crée l'Atelier céramique au Kremlin-Bicêtre.

  • 2022

    2022

    Il remporte le prix de l'Intelligence de la main par la Fondation Bettencourt Schueller.

  • 2023

    2023

    Il est en résidence à la Villa Kujoyama, au Japon.

  • 2024

    2024

    Grégoire Scalabre expose ses œuvres dans les écuries royales du Domaine de Chaumont-sur-Loire et à l'Abbaye de Maubuisson.

La Villa Kujoyama

La Villa Kujoyama est un établissement artistique du réseau de coopération culturelle du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Relevant de l’Institut français du Japon, elle agit en coordination avec l’Institut français et bénéficie du soutien de la Fondation Bettencourt Schueller, qui en est le mécène principal. 

2024 marque les 10 premières années de résidences métiers d’art à la Villa Kujoyama, initiées grâce au soutien de la Fondation Bettencourt Schueller. 

L'institut français, LAB