Henri-George Clouzot
De 1942 à 1968, Henri-George Clouzot s'est attaché à travers ses films à explorer l'âme humaine. Ses films d'aventure, policiers ou teintés d'humour noir ont marqué les esprits et laissé une empreinte indélébile dans le cinéma français.
Mis à jour le 14/03/2019
2 min
Après avoir été assistant et scénariste, Henri-George Clouzot fait ses débuts comme réalisateur en 1931 avec le court-métrage La Terreur des Batignolles. Ce n'est ensuite qu'en 1942 qu'il retrouve la caméra pour réaliser son premier long-métrage L'Assassin habite au 21. Le succès est immédiat.
S'ensuivront alors dix longs-métrages achevés, certains décrits comme des chefs-d'œuvre – Le Corbeau (1943), Quai des Orfèvres (1947), Le Salaire de la peur (1952), La Vérité (1960) et un documentaire, Le mystère Picasso (1956).
L'homme est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands du septième art hexagonal. La Cinémathèque Française, à Paris, lui rend d'ailleurs hommage avec une exposition sur son œuvre de novembre 2017 à juillet 2018, à l'occasion du 40e anniversaire de sa mort.
Cécile Aubry, l'actrice principale de Manon (1949), dit de Clouzot qu' « il pliait les choses, les décors ou les acteurs, à sa volonté ». Décrit comme un réalisateur difficile et misanthrope, Clouzot semble fasciné par la noirceur de l'âme humaine, ce qui lui vaudra d'être surnommé « le Hitchcock français ».
Pourtant, Clouzot ne perçoit pas son travail du même œil et pour lui, ses films ne sont ni noirs ni pessimistes. Ils laissent simplement le doute sur la frontière entre l'ombre et la lumière.
Les thématiques de l'absurde, du mensonge et de la manipulation sont pourtant récurrentes au travers de ses films, comme s'il cherchait à y trouver une échappatoire aux angoisses qui le rongent : « On se découpe soi-même en tranches pour en distribuer un petit peu à chaque personnage. »
Figure prédominante du cinéma français, Henri-George Clouzot disait à propos de ses films qu'il n'en considérait aucun comme abouti : « C'est d'ailleurs pour ça que je veux jamais [les] revoir. »
Il a pourtant vu son travail salué et récompensé par la scène internationale. Parmi les multiples prix qu'il a reçus, on compte celui de la meilleure mise en scène à la Mostra de Venise pour Quai des Orfèvres en 1947, une Palme d'or et un Ours d'or en 1953 pour Le Salaire de la Peur – qui fera l'objet de deux remakes américains, Violent Road de Howard W. Koch en 1958 et Le Convoi de la Peur de William Friedkin en 1977 – ou encore celui de meilleur réalisateur pour La Vérité au Festival International du Film de Mar del Plata (Argentine).
- 1930
1930
Henri-Georges Clouzot travaille pour l'Universum Film AG et rencontre Fritz Lang ou encore Josef Sternberg. Il restera toute sa vie influencé par le cinéma germanique, et particulièrement par le courant expressionniste.
- 1942
1942
Henri-Georges Clouzot réalise son premier long-métrage L'Assassin habite au 21, adaptation d'un roman policier belge publié en 1939.
- 1947
1947
Son film Quai des Orfèvres avec Louis Jouvet et Bernard Blier lui vaut son premier prix international, décerné à la Biennale de Venise.
- 1953
1953
Le Salaire de la Peur reçoit le Grand Prix (ancienne Palme d'Or) au Festival de Cannes.
- 1968
1968
Henri-Georges Clouzot réalise son dernier film, La Prisonnière, un thriller sur fond de triangle amoureux avec Élisabeth Wiener, Laurent Terzieff et Bernard Fresson.
Quatre films d'Henri-Georges Clouzot sont diffusés à l'international par l'Institut français : L'assassin habite au 21 (1942), Le Salaire de la peur (1953), Les Diaboliques (1955) et Le Mystère Picasso (1956). Deux documentaires qui lui sont consacrés sont également proposés : Le Scandale Clouzot, de Pierre-Henri Gibert (2017) et L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg (2009).
L’Institut français propose un catalogue de plus de 2 500 titres permettant au réseau culturel et à ses partenaires de diffuser des films français dans le monde.