de portraits
Portrait
Création numérique

Jacques Perconte présente « Terre Céleste » à la Galerie Charlot

Tout ce qui se passe dans mes images est le résultat du mouvement qui est pris du réel par ma caméra.

Artiste incontournable de la scène contemporaine, Jacques Perconte a fait de ses manipulations de l’image numérique un vocabulaire qui lui permet de décliner un art du paysage inédit et poétique. Il expose Terre Céleste à la Galerie Charlot du 7 avril au 17 juin 2023, une exposition programmée dans le cadre d’ISEA 2023, le symposium international de la création numérique. A cette occasion, 20 professionnels internationaux ont été invités par l’Institut français à découvrir l’exposition dans le cadre du Focus Arts numériques

Mis à jour le 26/05/2023

2 min

Depuis la deuxième moitié des années 90, Jacques Perconte expérimente autour des images numériques en cultivant une fascination pour la manière dont elles font et défont le réel. Adepte des bugs et du bricolage plutôt que programmeur, il joue depuis près de deux décennies avec des compressions de fichier pour créer des vidéos de paysages où les motifs vibrants déstructurent l’image, dans une tentative poétique d’en restituer le sens. Membre de plusieurs collectifs, régulièrement exposé en France et à l’étranger, Jacques Perconte a notamment été découvert par le grand public grâce à une séquence hypnotique tournée au Cimetière du Père Lachaise pour le film Holy Motor de Leos Carax. Son film Après le feu (2010), tourné en Corse après un incendie entre Ajaccio et Corte, a également fait le tour des festivals les plus prestigieux, comme le Tribeca Film Festival. 

La nature tient une place centrale dans l’œuvre de Jacques Perconte, qui travaille presque exclusivement autour de paysages qui sont capturés, la plupart du temps, en mouvement. Différents lieux, différentes séries, deviennent ainsi le point de départ d’une captation qui sera ensuite retravaillée dans un second temps. En exploitant principalement le processus de la compression, qui permet de diminuer la taille des fichiers informatiques en faisant disparaître volontairement des informations visuelles, Jacques Perconte crée des tableaux mouvants hypnotiques, qui révèlent à la fois l’artificialité de l’image numérique et sa capacité à saisir la lumière et le temps. Soucieux de rendre sa pratique accessible, il multiplie volontiers les collaborations (par exemple avec Jeff Mills et Vincent Segal), et offre au public un accès élargi à ses œuvres et à ses archives, par le biais de son site internet. La musique, qui accompagne toutes ses vidéos, tient également une place centrale dans sa pratique. Il travaille ainsi régulièrement avec des figures comme Samuel André, Jean-Benoît Dunkel et Simonluca Laitempergher. 

Le travail de Jacques Perconte est actuellement visible à la galerie Charlot dans le cadre de l’exposition Terre Céleste. La montagne y tient une place centrale, à travers plusieurs séries de vidéo et d’impressions qui déploient un art très singulier du paysage, à mi-chemin entre l’abstraction et l’ouverture sur de nouvelles dimensions sensibles. « Comme rien de la machine ne lui est étranger », écrit ainsi l’historienne du cinéma Nicole Brenez, « il la provoque, la pousse à ses limites, pense à partir de ses insuffisances et crée en fonction de ses erreurs. ... l’ancrage esthétique de Jacques Perconte revendique les puissances de l’impression, aux sens à la fois phénoménologique et pictural ». Plusieurs de ses pièces, dont Europa Aour, étaient également exposées en 2022 à Bruxelles, dans le cadre de la présidence française de l’Union Européenne. 

  • 2010

    2010

    "Après le feu."

  • 2012

    2012

    Il collabore à "Holy Motors", de Leos Carax.

  • 2013

    2013

    Rétrospective au festival Côté Court.

  • 2023

    2023

    "Terre Céleste", une exposition partenaire de l’ISEA 2023.

L'institut français, LAB